Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Actualité artistique : le top 5 des expositions de l'année
De la plus classique, pour les admirateurs de la beauté des paysages peints, à la plus sensationnelle pour les amateurs d’émotions fortes, suscitées par Le Léviathan, ces expositions pouvaient combler le plus exigeant des amateurs d’art. Ceux qui préfèrent la simplicité des formes pourront confronter les œuvres sculptées par Brancusi et Serra ou sourire devant la réappropriation poétique de l’objet par Miró. Les amateurs de peinture dite « impressionniste » s’interrogeront sur l’œuvre d’un artiste inclassable, annonciateur de nouveaux courants picturaux que fut Caillebotte,
Poussin et Le Lorrain, des grands peintres présents à Rome au XVIIe siècle pour célébrer l'art du paysage exposés au Grand Palais à Paris
Le paysage est un thème privilégié par les peintres et au début du XVIIe siècle les plus grands artistes, parmi eux Claude Lorrain et Nicolas Poussin, vont donner ses lettres de noblesse à la représentation de la nature et à sa beauté dans une conception idéalisée.
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L’histoire du paysage virgilien s’ouvre avec La Tempête (1506-1507) de Giorgione et donne le ton pour le siècle suivant. Une autonomie du paysage s’annonce dans les grandes scènes poétiques et lyriques du Lorrain qui dépeignent le lever du soleil et sa lumière argentée ou l’embrasement de son coucher. Confrontés à l’art intellectualisé de Nicolas Poussin , privilégiant l’ordre et la stabilité à travers un message philosophique explicitant la subordination de l’homme à une nature cruelle et sauvage, les tableaux du Lorrain en exposent la magnificence.
La confrontation, organisation souvent choisie par les commissaires d'exposition, interpelle plus encore le spectateur à la fondation Beyeler à Bâle où deux sculpteurs se côtoient: affinités et oppositions dans un espace privilégié.
Les sculptures de Brancusi, français d'origine roumaine et de Serra, américain, confrontent la pureté et la simplicité de leurs lignes.
Les inspirations primitivistes de Constantin Brancusi et le langage minimaliste et colossal du sculpteur américain Richard Serra dialoguent malgré leurs visions presque opposées mais reliées entre elles et les spectateurs par une énergie commune. La juxtaposition des pièces forme un contrepoint édifiant où les champs de forces sont créés par la rencontre du bloc de pierre et de la plaque de métal, la légèreté des formes ovoïdes de Brancusi et la pesanteur des masses de Serra.
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La simplicité de la forme pure et la réalité secrète des choses entretiennent un dialogue qui permet de mettre en évidence la modernité de Brancusi (1876-1957) et l’héritage laissé aux artistes contemporains.
Les oeuvres sculptées de Joan Miró exposées au Musée Maillol remettent en cause, elles aussi, le concept de sculpture; elles ont attiré un public plus proche de ses peintures que de ses sculptures.
Joan Miró sculpteur au Musée Maillol à Paris
Sa sculpture est proche du travail d'Arman par la collecte d'objets hétéroclites, de Picasso par l'assemblage et de Duchamp par le détournement. Elle joue à la fois sur un glissement de signification dans une reconstruction qui met en scène la substitution d’une présence à une autre comme une métamorphose. Elle joue sur les accords, la répartition des morceaux brisés, l’accumulation.
Sans violence, sans colère, contrairement aux déconstructions d'Arman, l’objet en trois dimensions est livré au hasard de l’assemblage et à la poésie de rencontres improbables entre une Calebasse et un oiseau, Femme et un ballon…D’étranges créatures surgissent, faites d’éléments réunis par une magie combinatoire qui constituent un monde énigmatique : « Le «Mirómonde». Elles semblent sortir naturellement de ses peintures, échappées d’un monde clos, non dénuées d’humour et de dérision.
Et s’il est impossible de comparer ces sculpteurs à Anish Kapoor, cette analyse peut permettre de cibler tous les nouveaux enjeux de la sculpture contemporaine.
Le Léviathan d'Anish Kapoor habite le Grand Palais pour Monumenta 2011
L’œuvre de Kapoor « Le Léviathan » incarne, tout en se référant à l’histoire, les nouveaux concepts de la sculpture du XXIe siècle par ses formes, son utilisation de la couleur et son invitation à pénétrer dans la gigantesque structure pourpre que son créateur qualifie précisément « d'objet du XXIe siècle ». L'artiste revisite trois catégories : la peinture, la sculpture et l’architecture.
Dans les zones inconnues de la psyché et du Léviathan toutes les significations métaphoriques sont ainsi possibles, ce qui fait la richesse de l’œuvre. Au sein de ce monstre pourpre, un sentiment d'oppression et de vulnérabilité qui réveille en nous des peurs archaïques, celles de l'enfermement et de la naissance et nous impose une dissolution de notre propre image.
Aux émotions violentes répondait le calme de l’exposition des frères Caillebotte.
Gustave Caillebotte : un peintre au regard de photographe
L’artiste inclassable s’inscrit dans une lutte antiacadémique active à l’époque et traduit l’influence de la photographie sur la peinture en utilisant tous les effets optiques possibles que celle-ci lui offre.
Son style n’est pas classique : malgré une organisation spatiale méthodique le cadrage est hardi et inhabituel. Le traitement de la lumière ne répond pas aux usages impressionnistes malgré une touche souple et libre qui cède à la présentation d’une image plus nette. Le style est-il réaliste ? Pas vraiment ! Encore classique, encore impressionniste mais si peu ! Les sujets sont dorénavant empruntés au monde ordinaire, celui du travail et des loisirs entre autres. L’image sera, alors, sans grâce, crue et choquante. Le tableau Les Raboteurs (1875) est souvent comparé aux Glaneuses (1857) de Millet ; Degas aussi, en peignant des Repasseuses, (1884) se contente de nous les présenter.
Cette absence d’implication de l’artiste dans l’œuvre est le signe d’un désengagement qui privilégie le narratif. Être réaliste au XIXe siècle signifie aborder le présent, le monde ici et maintenant, prendre conscience du corps, de l’existence sociale.
L’art d’aujourd’hui, lui, demande une implication plus forte du spectateur et les expositions citées laissent le choix de vivre la création artistique selon les goûts de chacun !
Les retardataires peuvent encore visiter :
L'exposition du Musée Maillol à Paris: Miró sculpteur jusqu’au 31 juillet 2011
Exposition à Riehen/Bâle, Fondation Beyeler jusqu’au 21 août 2011
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