Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Statue de la place des Terreaux à Lyon JEUDI
La place des Terreaux | |||
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Le couvent bénédictin des Dames de Saint Pierre aux Terreaux s'installe juste au sud, autour de l'abbaye Saint-Pierre, fondée au 6ème siècle. Il accueille alors les filles de la noblesse, puis celles de la haute bourgeoisie de la ville. La renommée de ce couvent rayonne alors dans toute la région. Il comporte plusieurs édifices entrecoupés de cours et de jardins. Au sud, l'église s'élève sur un porche. Surmontée d'un clocher, elle est dôtée d'une belle nef, d'un transept au bord arrondi et d'une abside à 5 pans. A la Renaissance, les fortifications sont repoussées plus au nord ; les fossés sont comblés et deviennent un espace propice à l'entraînement : arquebuses et arbalètes s'y entrechoquent.. Des marchés - de porcs notamment - s'installent. Une grande boucherie les " concurrence ". Le XVIIème siècle amène de nombreux changements : le terrain est pavé et devient une place publique. C'est notamment là qu'ont lieu les peines capitales. Des noms célèbres perdent la tête sur cette place, la Place de Grève. Cinq-Mars et de Thou sont exécutés le 22 septembre 1642. Le quartier devient aussi le centre de la vie administrative avec la construction, sur le côté est de la place, de l'admirable Hôtel de Ville (1645-1651) par Simon Maupin. Aidé du mathématicien Girard Desargues, il réalise un édifice de plan rectangulaire composé de 4 pavillons avec un beffroi enserrant une cour d'honneur. Il y adjoint une cour basse ainsi qu'un étonnant escalier à vis sans noyau central. Malheureusement, le bâtiment est partiellement ravagé par un incendie , l'escalier est détruit et, en 1700, l'architecte Jules Hardoin-Mansart, dont le nom est associé au chef d'œuvre architectural français, Versailles,. surélève d'un étage la façade rénovée est. Au siècle des travaux, succède celui de la richesse. Avec le XVIIIème siècle, le quartier se peuple de bourgeois, négociants et autres affairistes se retrouvant dans les cafés nouvellement ouverts sur la place. Trois siècles plus tôt, la Place est déjà le lieu à la mode ! Il faut s'y montrer et, bien sûr, être vu. Brandissant l'étendard de l'hygiènisme et de l'assainissement, le préfet Vaïsse - à qui l'on doit le percement de la rue imperiale qui deviendra, par la suite, la rue de la République - entreprend de grands travaux au XIXème siècle, Les Terreaux sont reliés à Bellecour par l'aménagement des rues Paul Chenavard et Edouard Herriot. A l'ouest, des immeubles sont démolis. Peuvent être alors créées les rues (actuelles) de Constantine et d'Algérie. Cent ans plus tard, nous sommes en 1992, elle est à nouveau déplacée, cette fois-ci, au nord de la place, en face de l'entrée du musée des Beaux-Arts. Cette modification d'emplacement est liée à la construction d'un parc automobile souterrain et à la rénovation complète de la place par Christian Drevet et Daniel Buren. Des colonnes faisant face au Palais Saint Pierre , 69 mini fontaines - Lyon n'est-elle pas la préfecture du Rhône ! - de lumière et de marbre, une harmonie des couleurs gris, blanc et noir ainsi qu' un jeu de lumière, changeant en fonction de l'heure de la journée, sont quelques élements de la scénographie retenue. C'est donc un ensemble très homogène, et ce malgré des bâtiments d'époque et de style différents, que le passant découvre et admire aujourd'hui. Plus qu'un des lieux emblématique de la ville de Lyon, la place des Terreaux est un veritable sujet de discussions. D'aucuns lui prêtent des propriétés magiques, voire sataniques… : en opposition symbolique avec Fourvière, il faudrait la traverser en diagonale pour eviter les affres du destin. D'autres continuent à remettre en question les travaux réalisés par Buren. Pour se faire une idée, rien de mieux qu'un détour par cette place. Stéphanie Bernardy |
http://www.lyon-passionnement.com/decouverte/terreaux/index.htm