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Catégories : A lire

Les promesses de la poésie

François-Xavier Maigre révèle la profondeur de sa sensibilité dans un recueil qui exhale les parfums nostalgiques de l’enfance.

dans_la_poigne_du_vent DANS LA POIGNE DU VENT François-Xavier Maigre Bruno Doucey , 110 pages , 12 €

Car François-Xavier Maigre peut compter sur les mots pour tapisser de candeur et d’amour un univers intérieur dont il révèle au grand jour l’intensité et la fécondité. Notre ami chanteur, qui se produisait autrefois sur scène sous le pseudonyme de Carbonnell, n’a évidemment pas choisi le rap ou le slam pour faire œuvre artistique. C’est à la poésie, genre éternel dont il regrette qu’elle soit sacrifiée sur l’autel d’une modernité factice, qu’il a choisi d’ouvrir son cœur d’écrivain en devenir. Du poème, François-Xavier Maigre donne cette définition qui dit tout : « Propos décousus qui de fil en aiguille habillent un peu la vie » .

La poésie, porte ouverte sur l’imaginaire, l’aide à traverser l’existence, à y déceler les signes d’humanité et de solidarité auxquels cet écorché est si attaché. « Je me répète que l’éternité est une cathédrale de murmures où nous passons/Ou peut-être ce chapelet de souvenirs que j’égraine à tout vent » , écrit-il au fil de courts poèmes, joliment agencés dans un petit livre dû à la ténacité et à la confiance d’un éditeur audacieux, Bruno Doucey. 

Dans la poigne du vent , magnifique titre en forme d’impossible défi, laisse évidemment une place de choix à l’enfance. « L’enfance des paysages, ce sont ces heures précoces où le temps balbutie/Ces grands volets qui grincent sous des doigts porcelaine/Ces champs de tournesols hésitant à s’ouvrir/Et ces brèves lueurs qui finissent un jour dans nos poèmes. »  

Adolescent qui se défie d’avoir tout à fait grandi, l’auteur exprime ici une magnifique quête de pureté, portée par une spiritualité dont il dévoile discrètement quelques pans. « Or, voici que l’enfant pieds nus sur le seuil sent fleurir en lui-même un pays tremblant/Il comble sa prunelle des jardins à l’entour/il en annonce le réveil. »  

Au contact des éléments, sur lesquels se fracasse la vanité humaine, dans l’anonymat d’un train au petit matin, ce jeune poète trouve de solides raisons d’espérer. Pour avancer, toujours, et figer sur la page blanche des mots qui n’ont pas fini de remplir une œuvre poétique éminemment personnelle et ô combien riche de promesses.

 

 

BRUNO BOUVET

http://www.la-croix.com/Culture-Loisirs/Culture/Livres/Les-promesses-de-la-poesie-_NG_-2012-03-21-780696

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