Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
J'ai fini hier soir:"La grande parade. Portrait de l'artiste en clown" de Jean Clair
http://www.amazon.fr/La-Grande-Parade-Portrait-lartiste/dp/2070117820
11 mars 2004 – 31 mai 2004
Cette exposition est organisée par le Musée des beaux-arts du Canada. Elle est co-produite avec la Réunion des musées nationaux pour sa présentation à Paris. Elle sera présentée au Musée des beaux-arts du Canada du 25 juin au 19 septembre 2004.
En partenariat média avec Le Figaro, France Info et le Point.
Il convient de noter d’emblée que cette exposition n’est pas consacrée aux représentations du cirque dans les arts ni directement à l’histoire du cirque. Dans le même esprit que celui de l’ouvrage de Jean Starobinski paru en 1970, Portrait de l’artiste en saltimbanque(éditions Skira, collection « Les Sentiers de la création », réédition Gallimard en 2004), elle porte sur les représentations que les artistes ont données d’eux-mêmes, à partir d’une certaine époque, à travers la figure du clown – qui témoignent de l’évolution de leur statut au sein de la société.
Aux alentours de 1780 en effet, l’image que l’artiste se fait de lui-même – et que la société lui renvoie – change lentement mais irrésistiblement. Il cesse d’être considéré et de se croire l’égal des Grands de ce monde pour se percevoir et se projeter au contraire comme un marginal, un déclassé et par suite, métaphoriquement, comme un bouffon ou un pitre. D’où son intérêt nouveau pour le cirque qui, comme divertissement populaire, commence à se développer précisément à cette époque. Parallèlement, aux autoportraits d’apparat solennels de l’âge classique se substituent souvent des autoportraits « ironiques » où les artistes donnent de leurs traits une image grimaçante ou caricaturale.
L’exposition regroupe près de deux cents œuvres – peintures, sculptures, dessins, installations – couvrant plus de deux siècles, depuis Watteau et Chardin jusqu’à Boltanski et Cindy Sherman en passant par Tiepolo, Goya, Daumier, Courbet, Seurat, Ensor, Rouault, Léger, Klee, Chagall, Picasso, … Le parcours est ponctué par neuf installations audiovisuelles permettant aux visiteurs de voir des extraits de films anciens (Les Enfants du paradis de Marcel Carné, Freaks de Tod Browning…) et des vidéos d’artistes contemporains (Bruce Nauman, Pierrick Sorin…)
Neuf sections composent l’exposition :
- Il Mondo novo
Il Mondo novo, le monde nouveau, c’est celui de ces spectacles forains, dans l’Italie du nord à la fin du XVIIIesiècle, qui promenaient de ville en ville des boîtes d’optique dans lesquels on pouvait voir des fantasmagories – elles-mêmes accompagnées de parades de saltimbanques.
Au même moment l’intérêt des peintres pour la physiognomonie (Lavater), les expressions et les postures que décriront bientôt la psychiatrie et la neurologie (Charcot) renouvellent l’art du portrait.
- Parade
« Toute parade est parodie. Toute parade est paradis perdu. La parade qui met en scène, mais pour tenter de l’arrêter – ce que dit le mot parar en espagnol – le processus de décomposition de la société qu’elle met en scène, est une autoreprésentation, sur le mode dérisoire et bruyant, d’un monde qu’elle croit célébrer mais qui n’est déjà plus. »
- Ecce Homo
Du clown défiguré dès l’enfance dont Victor Hugo trace le portrait inoubliable dans L’Homme qui rit jusqu’au professeur Unrath déguisé en pantin pathétique dans L’Ange bleu, le film de Josef von Sternberg, la figure du clown tragique hante un grand nombre d’œuvres depuis le XIXesiècle. L’artiste qui s’y reconnaît devient un Christ moderne, un « descendant » du Christ de dérision que Ponce Pilate présente à la foule.
- « Portraitof the artist »
Si les artistes se sont parfois représentés, dès l’Antiquité, de façon dérisoire ou grotesque, ce n’est qu’à partir du XVIIIesiècle que cette veine autoparodique se développe. Elle va triompher avec le romantisme : désormais l’artiste se voit comme un marginal, outcast, sonderlinge, un asocial, un vagabond, un saltimbanque.
- « Fin de partie »
La marginalisation du statut de l’artiste suscite en lui un sentiment de déréliction. Incompris du public, parfois « maudit », il devient un être nomade, tenu à l’écart de la société, comme le cirque qui dresse son chapiteau dans les faubourgs et dans les terrains vagues. Cette section regroupe des images de gens de cirque, isolés, en famille ou en groupe.
- Chahut et chaos
La foire et le cirque deviennent des lieux fréquentés par les artistes – peintres, poètes, écrivains et musiciens – qui viennent y rêver et chercher une inspiration nouvelle, des motifs qui rompent avec l’esthétique et les conventions académiques.
- Monstres et merveilles
Univers clos et circulaire peuplé de créatures étranges et remarquables, le cirque est un bel exemple de la scala naturae, de la grande échelle des êtres, depuis les bas-fonds des cabinets de curiosité jusqu’aux cieux du « Paradis ». Les animaux participent de cette évolution des formes vivantes qui émerveille et terrifie.
- Corps célestes
Cette section évoque particulièrement les acrobates, jongleurs, trapézistes et autres danseuses et danseurs de corde, les dresseurs de fauves ou de singes, sous l’invocation d’un apologue de Nietzsche : « L’homme est une corde tendue entre la bête et le Surhumain – une corde au-dessus d’un abîme… » (Ainsi parlait Zarathoustra).
- Arlequin
A l’origine, Arlequin est un personnage démoniaque, passeur entre le royaume des morts et celui des vivants. Ce n’est qu’à partir de Moyen Age qu’il devient un joyeux drille, avant d’incarner l’une des figures principales de la commedia dell’arte.
L’exposition s’achève sur les mouvements du clown-automate de Jonathan Borofsky
http://www.rmn.fr/La-Grande-Parade
Sous-parties concernées:Des expositions, Je suis en train de lire, La représentation des bohémiens:art et littérature,
dans la partie "Ce que j'aime"
Paysages chez Lamartine, de bohémiens. Deux essais dans la partie "Ce que j'écris"