Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Cryptoportiques d'Arles
Description |
Date : Fin Ier siècle avant J.-C. |
La galerie nord des cryptoportiques © V... |
© Ville d’Arles |
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© Ville d’Arles |
Les galeries nord et sud des cryptoportiques mesurent 90 mètres ; la galerie ouest, qui les relie, 60 mètres. Leur largeur atteint presque dix mètres. Le niveau de circulation actuel est sensiblement le même qu'à l'époque de construction…mais quelque six mètres sous le niveau de la ville actuelle. Chaque branche est en fait composée d'une double galerie , compsée de deux voûtes en berceau parallèle, retombant sur une série d'arcades au cintre très surbaissé reposant elles-même sur des piliers rectangulaires. Cette structure en grand appareil représente un ouvrage admirable. Les galeries étaient ventilées et éclairées par des soupiraux. Elles n'étaient accessibles que par deux entrées de service ce qui montrent qu'elles n'étaient pas accessibles au public à l'époque romaine. C'est la galerie nord, plus complexe, qui s'ouvrait vers l'extérieur. Les deux entrées étroites qui permettaient d'y accéder encadraient une série de boutiques.Ultérieurement elle fut partiellement condamnée par l'édification des substructions d'un petit temple qui fut construit sur le forum . Quoique ne faisant pas partie des cryptoportiques proprement dits, une quatrième galerie double la galerie nord. Caractérisée par l'emploi de briques dans les murs et les voûtes, elle a été construite lors d'une restructuration complète du centre ville à l'Antiquité tardive et se trouve accolée aux anciennes boutiques de l'état augustéen.
HISTORIQUE
L'édification des cryptoportiques assure une vaste terrasse devant supporter le forum, l'une des premières réalisations urbaines de la nouvelle colonie romaine fondée en 46 Av.J.C.. Cependant subsistent dans la galerie nord des murs de l'époque protohistorique. Hormis les transformations de l'Antiquité tardive, qui relève de l'histoire du forum, les galeries initiales n'étaient pas accessibles au public. Au début du Ve siècle, tandis que le forum commençait à être spolié, les cryptoportiques furent cloisonnés pour servir de caves à des particuliers. Au milieu de la galerie sud, coté interne, subsistent des vestiges longtemps considérés comme les traces d'un plancher en bois. Cependant, une étude a démontré qu'il s'agissait d'un dépotoir de bois datable du début du Ve siècle. A l'extrémité de cette même galerie, qui se trouve directement sous l'hôtel de ville, on peut observer d'anciennes prisons par les soupireaux. Du fait de ces transformations, le passé du monument demeura longtemps une énigme. On y vit un temps, des catacombes. A l'occasion du chantier de l'hôtel de ville au, XVIIe siècle, on s'interroge sur l'origine romaine de l'édifice. En 1737, un incendie dans les sous-sols de l'église Saint-Lucien, connue depuis le Xe siècle, révèle un frise sculptée confirmant cette hypothèse. En 1951, le déblaiement des galeries permettra de mettre à jour un dépôt de marbre contenant divers fragments de statuaire et d'inscriptions dont l'une à l'adresse de l'empereur Auguste. Ces découvertes apportèrent la preuve de l'identité réelle des cryptoportiques et de l'importance du culte impérial lié au forum romain.
L'accès aux cryptoportiques, pillées et parcellisées, sera totalement fermé au Xe siècle, avec la construction de l'église Saint-Lucien. Le long déblaiement de cave en cave et la fouille des galeries débuteront en 1935, avec des résultats particulièrement fructueux en 1951 permettant l'identification formelle de l'édifice. En 1966, les galeries pourront être ouvertes au public, à partir de la chapelle des Jésuites, rue Balze, soit à l'angle sud-ouest de la structure. Aujourd'hui, on étudie un nouveau cheminement pour les visiteurs en déplaçant l'accueil à l'extrémité de la galerie sud, soit précisément sous l'hôtel de ville.