Façade sud de l'hôtel, sur la rue de la...
Date : 1505 Aujourd'hui Museon arlaten.
L’hôtel Laval-Catellane est caractéristique des grandes demeures aristocratiques provençales de la transition entre le Moyen Age et la Renaissance. Il correspond, dans l’histoire de la ville, à une période qui connut un vaste élan créatif. Noblesse, bourgeoisie et clergé rivalisèrent d’efforts dans la réalisation de belles constructions, liés à un souci évident de monumentalité et de magnificence. Au XVIIe siècle, l’édifice changea de propriétaire par héritage, avant d’être vendu à la compagnie des Jésuites, qui l’agrandit et en fit un collège. L’hôtel connut une nouvelle et prestigieuse affectation. Au début du XXe siècle, il devint le Museon arlaten, musée d’ethnographie provençale créé par Frédéric Mistral. Aujourd’hui, la majestueuse façade de la Rue de la République donne accès à des collections d’une grandes richesse, ainsi qu’à la cour intérieure de l’édifice, d’où l’on peut admirer son architecture, ainsi que les vestiges antiques qui y ont été exhumés.
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L’édifice, construit sur des vestiges du forum romain encore visibles, ordonne ses quatre corps de logis autour d’une cour intérieure agrémentée d’un puits. Sur l’aile nord s’appuie une tour hexagonale abritant un large escalier à vis. Couronné de merlons (partie pleine d’un parapet entre deux créneaux ou embrasures), de gargouilles et d’échauguettes, le bâtiment ouvre sur la cour et sur les rues par de larges croisées à meneaux et à nervures multiples et moulures d’encadrement, encore très inspirées de l’architecture gothique. On trouve plusieurs édifices de ce type dans la vallée du Rhône, notamment le «Petit palais» à Avignon. La partie méridionale, refaite au XVIIIe siècle, présente une majestueuse façade surmontée d’un fronton triangulaire. Elle s’organise symétriquement sur trois niveaux autour d’une porte monumentale surmontée d’un balcon. Sur la cour intérieure, le bâtiment s’articule par un vestibule au plafond d’une stéréotomie savante, s’ouvrant sur des galeries-promenoirs.
HISTORIQUE Entre 1471 et 1505, les Castellane, seigneurs de Fos et de Laval de Chanant, firent édifier une vaste demeure dans la quartier de l’Hôtel-Dieu ou Marché-Neuf (aujourd’hui quartier de la Cité). Devenu propriété par héritage du marquis de Calvisson, l’hôtel fut vendu en 1648 à la Compagnie des Jésuites qui y installa un collège, auquel une chapelle fut ajoutée au nord, en 1652. Entre 1738 et 1748, l’établissement fut rebâti dans sa partie méridionale, au frais de la ville. L’opération fut dessinée par l’architecte nîmois Mauric et réalisée par l’Arlésien Jacques Imbert. Les Jésuites, proscrits de la ville en 1763 par arrêt du parlement de Provence, durent quitter la ville avant d’avoir fait achever la décoration de l’édifice. Le collège, devenu municipal au XIXe siècle, fut transféré boulevard Emile-Combes. L’hôtel, désaffecté, s’avéra être le lieu idéal pour abriter les collections de Frédéric Mistral. En effet, celles-ci, offertes à la curiosité du public depuis 1899, souffraient d’un manque de place. Concédé par la municipalité en 1906, l’édifice fut restauré et aménagé et le nouveau site d’exposition inauguré en 1909. L’établissement est devenu depuis musée départemental d’ethnographie.
Les récentes restaurations s’inscrivent dans un double objectif : conservation et mise en valeur de l’architecture de l’édifice ; adaptation à sa fonction muséographique. Les couvertures n’offraient plus de protection contre les eaux pluviales. La mise hors d’eau du bâtiment fut donc la priorité et donna lieu à un remaniement des tuiles rondes du toit. A cette occasion, les éléments de charpente détériorés furent remplacés, et une isolation thermique mise en place. Les façades sud, firent l’objet d’un rejointoiement des maçonneries, qui furent enduites d’un mortier de chaux grasse. Les piliers de la galerie sud-ouest et les encadrements des baies furent lavés et brossés. Sur la rue de la République, pour éviter la dégradation des parements par remontée des eaux, une galerie ventilée de drainage fut aménagée au pied de la façade. Conjointement à ces travaux, on poursuivit le réaménagement du second étage du musée, afin de pouvoir présenter au public la totalité des collections : réfection intérieur des salles et des charpentes, consolidation du plancher, confection d’un nouveau carrelage à l’ancienne. Enfin la mise aux normes des réseaux d’eau et d’électricité et l’installation de vitrines d’exposition permirent l’ouverture au public des nouvelles salles en 1987.
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