Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
L'Eglise Saint-Trophime à Arles(photo perso)
Date : XIIe, XVe siècles.
Nommée aussi primatiale ou cathédrale Saint-Trophime.
La communauté chrétienne d’Arles est l’une des premières de la Gaule, avec la présence d’un évêque attestée dès 254. Bien plus, la cathédrale d’Arles obtiendra un temps le rang de primatiale des Gaules, et demeurera siège d’un archevêché jusqu’à la Révolution. Aujourd’hui, elle est église paroissiale. Initialement située à proximité du rempart antique de l’Hauture, la cathédrale fut déplacée vers le Ve siècle à proximité de l’ancien forum romain. Elle fut élevée en plusieurs phases et l’essentiel du monument que nous voyons aujourd’hui date du XIIe siècle, époque à laquelle sa façade, initialement sobre, fut rehaussée de sa magnifique statuaire historiée. L’édifice est l’un des plus importants du domaine roman provençal. C'est par ailleurs une église à reliques sur la route de Compostelle. Un chœur gothique remplace les absides romanes au XVe siècle.
Le monument est érigé en plusieurs phases. Il possède le plan caractéristique des édifices de Provence : une haute nef de cinq travées, voûtées en berceau brisé et flanquée d’étroits collatéraux ; un transept très court dont la croisée est surmontée d’une coupole et supporte le clocher. Le chœur comportait une abside principale et deux absidioles. A l’ouest, un portail somptueusement décoré complète l’ensemble. Enfin, au milieu du XVe siècle, un long chevet gothique avec déambulatoire et chapelles rayonnantes, remplacera l’ancien chœur roman. Consacré à l’évocation du Jugement dernier, le portail est aussi un modèle de vie proposé au fidèle et une illustration des gloires de l’église d’Arles. La composition superpose trois thèmes majeurs : l’assemblée des saints Patrons, l’Epopée divine et l’Epopée humaine, allant de la chute originelle au sort futur des élus et des damnés. La composition culmine sur l’image solennelle et triomphale du Christ. Le trait dominant de cette œuvre magistrale est l’ampleur de son inspiration antique, héritage culturel romain symbole d’une véritable «renaissance».
HISTORIQUE
Des salles voûtées et un certain nombre de vestiges de l’antiquité tardive, suggèrent la présence d’un bâti préexistant à l’église romane. Après une période de difficultés, l’Eglise et la ville d’Arles connaissent entre le Xe et le XIIe siècles un essor important qui nourrit les ambitions de renouer avec le passé glorieux de l’ancienne métropole. Avec la construction de l’église, l’ancien vocable de Saint-Etienne est remplacé par celui de Saint-Trophime. Le chantier commença vers 1100, la translation des reliques de saint Trophime dans la nouvelle cathédrale eut lieu en 1152. Au milieu du XVe siècle, le monument fut transformé : aux trois absides qui terminaient le chœur, fut substitué un chœur à déambulatoire et à chapelles rayonnantes de style gothique. A la fin du XVIIe siècle, Monseigneur de Grignan entreprit une vaste modernisation de l’église, ajoutant notamment des balcons à balustres aux extrémités du transept ainsi que de grandes verrières. Deux nouvelles portes à fronton sont ajoutées sur la façade. Lors de la Révolution, l’église fut transformée en temple de la Raison, et son mobilier d’origine en grande partie détruit. Par ailleurs, Arles perdit l’archevêché au profit d’Aix et Saint-Trophime fut désignée comme paroisse en remplacement de Notre-Dame-la-Principale (église Sainte-Anne) désaffectée.
A la fin du XIXe siècle, l’architecte en chef des Monuments historiques Henri Revoil entreprend de remettre l’édifice dans le goût médiéval et de supprimer des adjonctions modernes. Ainsi, il procède à la suppression d’un clocheton en haut de la façade, ouvre des fenêtres bouchées et remplace la porte du XVIIIe siècle. En 1873, l’intérieur de l’église subit de grands travaux portant notamment sur la nef, les collatéraux et les tribunes. Par ailleurs, de nombreuses pièces de mobilier sont ajoutées, tels trois sarcophages paléochrétiens. La chaire en marbre polychrome de 1783 est, quant à elle, remplacée par une autre chaire dessinée par Revoil et sculptée par Cantini. Dans les années 1970, plusieurs interventions ont lieu sur les toitures et le clocher. En 1980 est lancée l’opération de restauration du portail et de sa statuaire. Partant d’un constat préoccupant (l’importance des dégradations) et inspiré par une approche scientifique, le chantier se révéla comme une opération pilote, drainant des compétences multiples. Durant sept années (1988-1995), le portail est le point de rencontre de spécialistes venus du monde entier, réunis par une action commune et un même enthousiasme. Outre la consolidation de la pierre, la technique retenue pour la débarrasser de sa gangue noire fut celle de la micro-abrasion, conduite avec un outillage aussi fin que celui d’un dentiste.
Cf. ce lieu peint par Lé Lelée que j'ai découvert à Arles: