Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Petit Bateau cherche à multiplier les partenariats à l'international
LE MONDE |04.10.2012 à 12h27 • Mis à jour le04.10.2012 à 13h18
Par Nicole Vulser
La marque de vêtements Petit Bateau veut réaliser 60 % de ses ventes hors de France d'ici à 2015. | Petit Bateau 2012
Petit Bateau veut modifier sa voilure pour accroître sa présence à l'étranger. Cette marque de vêtements en coton, qui réalise 45 % de ses ventes à l'international, s'est donnée pour objectif d'atteindre le cap des 60 % d'ici à 2015, explique son directeur général, Patrick Pergament.
Pour la première fois depuis sa création en 1893, cette entreprise, toujours solidement ancrée à Troyes (Aube), envisage des alliances avec des partenaires stratégiques, qui pourraient prendre la forme de "joint-venture" dans plusieurs pays, comme "la Chine, le Brésil, les Etats-Unis et la Russie", précise Christian Blanckaert, président de Petit Bateau. "Cette nouvelle étape est possible grâce au travail, achevé, de repositionnement de la marque", précise-t-il.
Référence dans la mode pour enfants, Petit Bateau, rachetée par le groupe Yves Rocher en 1998, poursuit depuis plusieurs années une lente évolution, pour viser un public d'adultes - qui représente près de 30 % des ventes dans l'Hexagone - mais aussi pour devenir une marque à la mode.
"ALLER VERS LA MODERNITÉ SANS RIEN LÂCHER"
Une stratégie complexe puisqu'il s'agit, selon M. Pergament, "d'aller vers la modernité sans rien lâcher" des caractéristiques d'origine (confort, simplicité, intemporalité...) ni de la forte implication industrielle de l'entreprise.
Une collection "capsule" a été confiée au styliste de Carven, Guillaume Henry, l'enfant chéri de la mode, pour revisiter quelques modèles de la marque – des polos, bodies, cardigans, petites robes ou cols amovibles. Ces modèles seront disponibles début novembre dans des lieux à la mode (Colette à Paris, Smets à Bruxelles, 10 Corso Como à Milan), puis dans certaines boutiques Petit Bateau. Cela s'inscrit dans une stratégie de rajeunissement d'une marque populaire de petites culottes.
Petit Bateau reste un paquebot industriel, qui produit près de 30 millions de vêtements par an. Les prototypes, tout comme la partie la plus technologique et haut de gamme de la production, sont réalisés dans les usines de Troyes, qui emploient près d'un millier de personnes.
SA RENTABILITÉ AUGMENTE "MÊME SI CE N'EST PAS LE NIRVANA"
Toutefois, l'entreprise fait réaliser l'essentiel des vêtements en fil de coton dans ses usines dédiées au Maroc et en Tunisie (respectivement 1 800 et 900 salariés). Seule 10 % de la production la plus bas de gamme est sous-traitée en Chine.
Dans un marché difficile - les ventes d'habillement ont chuté de 2,8 % en France, sur les huit premiers mois de l'année -, l'entreprise, non cotée, ne dévoile pas ses résultats. Son chiffre d'affaires est estimé à 300 millions d'euros. Et sa rentabilité augmente, "même si ce n'est pas le Nirvana", concède M. Blanckaert.
Le coup d'accélérateur à l'international donnera lieu à des adaptations. Certains modèles iconiques seront modifiés. En Chine ou en Corée, où l'on ne retourne pas les bébés quand on les change, les boutons pressions pour ouvrir les pyjamas seront situés devant, explique M. Pergament. Et à Hongkong, où les mamans tâtent le pied de leur bébé pour connaître leur température, exit les pyjamas à pieds.
Nicole Vulser