Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Habib Kazdaghli, un universitaire contre le niqab
Le doyen de la faculté de lettres de l’université de la Manouba à Tunis est accusé d’avoir giflé une étudiante portant le voile intégral.
Son procès s’ouvre jeudi 25 octobre, sous l’œil d’observateurs internationaux
C’est le procès de la rentrée tunisienne. L’historien Habib Kazdaghli, figure intellectuelle des modernistes tunisiens et doyen de la faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba à Tunis, comparaît jeudi 25 octobre devant le tribunal de première instance de la Manouba, ville de la banlieue de Tunis, pour « acte de violence commis par un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions ». Il est accusé d’avoir giflé une étudiante portant le niqab (voile intégral), une « niqabée » comme disent les Tunisiens.
Lui dénonce l’instrumentalisation politique dont il est victime, fort du soutien de ses confrères doyens des autres universités littéraires de Tunisie, du conseil scientifique de sa faculté, de la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme, de la trentaine d’avocats qui lui apportent leur concours, etc. L’affaire dite « du doyen » suscite une vague de soutien international. Des délégations belge et française sont arrivées à Tunis pour assister à ce procès.
L’université, cible régulière de groupes salafistes
Empêché d’accéder aux fonctions de direction du temps de Ben Ali, en raison de son ancrage politique à gauche, Habib Kazdaghli a été élu doyen de la faculté de la Manouba en juin 2011, dans le sillage de la révolution. À la demande du corps enseignant, le conseil scientifique de la faculté a adopté un règlement le 2 novembre 2011 interdisant le port du niqab dans les salles de cours et pendant les examens. « C’est un impératif pédagogique : on a besoin, pour transmettre un savoir, d’interagir avec notre public », fait valoir Habib Kazdaghli.
De ce jour, l’université est devenue l’objet d’attaques récurrentes par des groupes de salafistes. Jusqu’au 6 mars 2012, où deux étudiantes portant le niqab ont pénétré sans autorisation dans le bureau du doyen et l’ont saccagé. Par leurs propos, le doyen a alors compris qu’il s’agissait d’étudiantes convoquées par le conseil de discipline pour non-respect du règlement.
Habib Kazdaghli a alors porté plainte. Tout comme l’une des étudiantes, accusant le doyen de l’avoir frappée. Les deux plaintes étaient censées être traitées conjointement. Pour autant, lors d’une première comparution le 5 juillet, il n’a été question que du procès du doyen. De « violence légère », le parquet a requalifié le chef d’inculpation pour l’aggraver, justifiant le report du procès. Habib Kazdaghli encourt dorénavant cinq ans de prison.
MARIE VERDIER
Je précise que cet article n'est pas de moi (lien vers la page citée et si possible son auteur)mais que je suis auteure et que vous pouvez commander mes livres en cliquant sur les 11 bannières de ce blog