Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Andrée Putman, designer très chic, au style sobre et élégant
Designer française de renom, Andrée Putman, qui est décédée samedi à Paris à l'âge de 87 ans, a signé de son style épuré et élégant des hôtels, restaurants et boutiques chics mais aussi des bureaux de ministres et des objets de la vie de tous les jours. - Catherine Gugelmann/AFP
Designer française de renom, Andrée Putman, qui est décédée samedi à Paris à l'âge de 87 ans, a signé de son style épuré et élégant des hôtels, restaurants et boutiques chics mais aussi des bureaux de ministres et des objets de la vie de tous les jours.
Avec beaucoup de rigueur, de classe et un soupçon de fantaisie: la "grande dame du design" aimait à se définir comme une "touche-à-tout", une "exploratrice" toujours en quête de "nouveaux territoires".
Son style? viser l'intemporel. La créatrice, se plaisait à mêler les époques, les matériaux. Avec deux éléments essentiels pour elle: la lumière et l'espace. Noir, blanc, beiges, gris, parfois un bleu Klein: la palette de couleurs était sobre.
Grande, toujours coiffée d'un carré ondulé blond, élégante dans ses tailleurs Thierry Mugler très structurés, Andrée Putman avait un maintien aussi impeccable que les objets qu'elle dessinait. Jamais elle ne serait sortie sans être maquillée, confiait sa fille Olivia en août 2008.
Travailleuse acharnée, exigeante, perfectionniste, Andrée Putman a fui jusqu'au bout l'idée de prendre sa "retraite". "Elle est fraîche comme une jeune fille qui n'aurait rien fait", déclarait Olivia, venue épauler sa mère à l'agence Andrée Putman en 2007, avec son frère Cyrille.
Issue de la haute bourgeoisie, Andrée Putman naît le 23 décembre 1925 à Paris, d'un père normalien et d'une mère musicienne. Ses vacances, elle les passe à l'abbaye de Fontenay, propriété familiale. La beauté de l'édifice cistercien nourrira en profondeur son goût pour les formes pures et élancées.
Sa mère la pousse à devenir pianiste. A 19 ans, elle reçoit le premier prix d'harmonie du conservatoire de Paris des mains du compositeur Francis Poulenc, qui lui prédit une vie de recluse pour les dix ans à venir. Un sacrifice inacceptable pour Andrée Putman, qui plaque la musique du jour au lendemain.
Elle devient coursier pour la revue de mode Femina puis met un pied dans la presse féminine qu'elle quitte en 1958 pour se lancer dans l'aventure Prisunic. La jeune femme, qui a épousé le marchand d'art Jacques Putman et connaît de nombreux artistes, veut révéler l'art contemporain au plus grand nombre. Elle propose des lithographies numérotées de Pierre Alechinsky, Bram van Velde pour 100 francs de l'époque... En 1968, elle suit Denise Fayolle, qui vient de créer le bureau de style "Mafia".
En 1971, elle prend la direction artistique de "Créateurs et industriels" qui sera une pépinière de jeunes stylistes (Jean-Paul Gaultier, Emmanuelle Khahn, Issey Miyake, Thierry Mugler), avant de fermer en 1976.
Andrée Putman divorce et décide de voler de ses propres ailes. Elle fonde "Ecart" en 1978, sort de l'oubli des designers de l'entre-deux-guerres comme Robert Mallet-Stevens, Jean-Michel Frank ou Eileen Gray en rééditant leurs meubles.
Andrée Putman commence à dessiner des intérieurs pour des amis (Michel Guy, Karl Lagerfeld). Elle réalise le Centre d'arts plastiques contemporains de Bordeaux (CAPC). En 1984, elle aménage l'hôtel Morgans à New York dans un style minimaliste qui étonne. Les Américains s'enthousiasment pour cette designer, qui incarne le chic français par excellence. Andrée Putman travaille le jour et fait la fête la nuit.
Jack Lang, alors ministre de la Culture, lui confie la réalisation de son bureau. La première d'une série de commandes officielles. Elle redécore aussi le Concorde pour Air France.
A la suite d'un différend avec son partenaire financier, Andrée Putman doit renoncer à "Ecart". Energique, elle repart et crée en 1997 l'Agence Andrée Putman, aujourd'hui dirigée par sa fille Olivia.
AFP