Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Vers une sortie de crise chez Presstalis ?
Un plan sur l’organisation du travail prévoyant environ 500 départs en 2013 a été signé par la direction et le syndicat SGLCE-CGT
James Howarth, kiosquier à Alésia (Paris 14ème). Près de 1000 points de vente de presse disparaissent chaque année.
Il était temps ! Le plan sur lequel direction et syndicats viennent de se mettre d’accord chez Presstalis arrive dans un contexte où la presse quotidienne nationale a connu une baisse de 10 % de ses ventes en 2012 par rapport à 2011, où les journaux, dans leur ensemble, voient leurs ventes au numéro très chahutées par une trentaine de jours de perturbation de la distribution depuis la dernière rentrée de septembre.
Pour de nombreux titres, toute nouvelle aggravation du conflit aurait eu de très fâcheuses conséquences. Comme la ministre de la culture et de la communication Aurélie Filippetti le confiait mercredi matin aux Échos, « nous avons évité à la presse écrite un heurt social très violent qui aurait pu se traduire par des difficultés très graves pour les journaux. Certains auraient pu disparaître ».
En outre, près de mille points de vente sont rayés de la carte chaque année, et l’entreprise Presstalis elle-même perd entre 2 et 3 millions d’euros par mois… Dès lors, une possible sortie des difficultés sociales graves qui affectent ce secteur sinistré apparaît comme une vraie bonne nouvelle. C’est le cas, visiblement, du compromis trouvé mardi 16 avril entre la direction de Presstalis et le syndical général du livre et de la communication écrite CGT (SGLCE-CGT), qui a le mérite de faire sauter un blocage existant depuis des mois au sujet de l’organisation du travail pour le volet Île-de-France de l’entreprise.
500 départs de salariés en 2013
Sur un total de 2 150 salariés œuvrant à Presstalis, l’accord prévoit le départ de 500 salariés en 2013, c’est-à-dire environ une centaine de moins que ce qu’avait préalablement prévu la direction de la première messagerie de presse. Aucun des départs annoncés ne sera contraint, indique l’accord, qui prévoit par ailleurs des mesures d’accompagnement pour les plus de 55 ans, avec des propositions de reclassements internes (en province) ou de reconversion, à la SNCF ou à La Poste. Les conditions de départs ne sont pas encore arrêtées.
En échange de cette concession faite, la direction a obtenu la fermeture de deux de ses centres en région parisienne, à Gonesse et à Moissy. De sorte que Bobigny devient désormais le centre unique pour la presse quotidienne et une partie de la presse magazine en région parisienne. Seuls les titres importés seront traités dans un dépôt de Presstalis à Champigny.
Fin de mission pour le médiateur
Nommé en février 2013 par le gouvernement, le médiateur Raymond Redding semble donc venu à bout de l’explosif dossier. Fin mars, il avait déjà aidé à trouver un accord concernant les dix-huit dépôts en province – représentant environ 1 600 des 2 400 emplois du groupe. Le traitement des magazines sera désormais regroupé sur sept plates-formes, gagnant en fluidité et en efficacité… Raymond Redding voit donc à présent sa mission s’achever, même si l’accord trouvé demeure encore partiel, les discussions se poursuivant avec les cadres, au siège de Presstalis. Le projet industriel défini à l’automne 2012 peut néanmoins être mis en place.
Reste toutefois pour Presstalis à mener le chantier de la réduction d’économie sur le transport primaire du papier entre les sites d’impression et les plates-formes. Une partie de la réforme qui engagera également les éditeurs d’une manière importante en 2013 et 2014. Le retour à l’équilibre économique de la messagerie reste programmé pour la fin 2015.
JEAN-YVES DANA
http://www.la-croix.com/Culture/Actualite/Vers-une-sortie-de-crise-chez-Presstalis-2013-04-17-949066