Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
A lire
L'écriture est pour moi un moyen de m'explorer, donc de me rejoindre mais aussi de me dépouiller de l'acquis, de l'inutile, et enfin, de me dépasser en me centrant sur mon centre. (26 février 1964)Loin d'y consigner ses activités quotidiennes au jour le jour, Charles Juliet entreprend dans son Journal un profond travail sur soi. Au fil des quatre volumes qui le constituent, s'étalant entre 1957 (il a 23 ans) et 1988, il s'emploie à se sculpter, à pétrir sa pâte pour mieux adhérer à la vie, ne plus avoir à lui chercher un sens et retrouver "la source" qui murmure en chacun de nous. Dans les deux premiers tomes, son désespoir est à vif. Il n'a pas assez de ses mots et de sa patience pour en venir à bout. Malgré ses pensées suicidaires, sa foi en l'art et en la vie demeure, même si elle n'affleure que rarement. Dans le troisième tome, l'intuition de "la merveille" se fait plus vivace, et dans le quatrième, jaillissent enfin la lumière, la confiance et la paix.
Ces quatre volumes, rédigés dans le plus profond isolement, sont un remarquable témoignage de cette "aventure intérieure" que beaucoup vivent dans le silence et la solitude. En 1989, Charles Juliet publie son premier récit, L'Année de l'éveil, Grand Prix des lectrices de Elle et porté à l'écran par Gérard Corbiau. --Laure Anciel