Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Comment l'enseignement catholique se prépare à ses nouveaux statuts
Une salle de classe d'un établissement catholique. Crédits photo : Alain AUBERT/Le Figaro
Le nom du nouveau secrétaire général de l'enseignement catholique est dévoilé mardi.
Après deux mandats successifs, Éric de Labarre, 59 ans, cédera officiellement la place le 1er septembre. Six années marquées par une volonté affichée de rechristianisation et couronnées par la réécriture des statuts de l'enseignement catholique, entamée en 2010 et achevée la semaine passée. La nomination de ce nouvel homme fort va donc donner le ton, alors que l'assemblée des évêques vient d'afficher son désir d'asseoir la présence de l'Église, à travers ces nouveaux textes coécrits avec les instances dirigeantes de l'enseignement, les précédents dataient de 1992. L'évêque, qui participait jusqu'alors aux travaux du comité diocésain de l'enseignement catholique, le présidera désormais. Quant à la nomination du chef d'établissement, relevant du directeur diocésain, elle se fera avec son accord.
«Il nous semble tout à fait important que l'Église catholique (…) ne se réduise pas à être une branche de l'enseignement privé. Pour nous, cet enseignement est d'abord confessionnel et non privé»,a martelé Mgr André Vingt-Trois. Plus qu'une «reprise en main autoritaire» par les évêques, certains perçoivent dans ce «sceau épiscopal» la mise en place de «garde-fou».
«Terre de mission»
Dans un contexte de déchristianisation croissante, l'enjeu est de taille. Deux millions d'élèves sont à ce jour scolarisés dans quelque 8 300 établissements catholiques sous contrat avec l'État, soit 17,5 % des effectifs. Un élève sur deux passe par l'enseignement catholique au cours de sa scolarité. «En toute logique, l'enseignement catholique est pour l'Église une terre de mission», explique Bruno Lamour, secrétaire général du FEP-CFDT, qui ne perçoit pas dans ces nouveaux statuts «la main invisible des évêques», mais restera «vigilant».
«Alors que le texte de 1992 était un texte juridique de fonctionnement interne, le nouveau statut empile différents genres littéraires. Outre l'aspect juridique, il rappelle le projet éducatif des établissements avec ses références évangéliques», relève de son côté un observateur averti, qui décrit «un statut soucieux de donner du sens, mais qui ne part pas des particularités».
Sur le terrain pourtant, force est de constater que les 8300 établissements reflètent une réalité des plus disparates. Élitiste ou ouverts aux élèves en difficulté, innovants ou classiques, proposant des cours de connaissance des différentes religions ou rendant obligatoire la «28e heure», l'heure de catéchèse… Les établissements sont tout aussi variés que les publics qu'ils accueillent. Selon l'enquête du Credoc de 2004, seules 14 % des familles choisissent l'enseignement catholique pour que leurs enfants y reçoivent une éducation religieuse.
Écartelé entre sa vocation et la pression consumériste des parents financeurs, l'enseignement catholique subit une double tutelle. S'il dépend des évêques, il est aussi lié à l'État par contrat, qui lui impose l'accueil de tous les enfants, quelles que soient leurs croyances, ainsi que le respect des programmes nationaux. En contrepartie de quoi la loi Debré lui laisse, via «le caractère propre», une marge de manœuvre dans l'élaboration d'un projet éducatif basé sur les Évangiles.
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