Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Tensions à l'ONU sur le Sahara occidental
L'initiative américaine proposant d'élargir le mandat de la force onusienne chargée de surveiller le cessez-le-feu au Sahara occidental a suscité la colère du parlement marocain. Crédits photo : -/AFP
Une initiative des États-Unis irrite le Maroc et Paris
Figé depuis trente ans, le conflit du Sahara occidental connaît ces jours-ci une nouvelle montée en tension diplomatique. Au grand dam de leur allié marocain et sans en avertir préalablement leurs partenaires, dont la France, les États-Unis ont proposé la semaine dernière d'adjoindre une composante chargée des droits de l'homme, la Minurso, la force onusienne chargée depuis 1991 de surveiller le cessez-le-feu dans l'ex-colonie espagnole dont le mandat s'achève à la fin du mois et qui doit être renouvelé. Vécue comme une véritable trahison, cette initiative a suscité une levée de boucliers au Maroc, où on considère le Sahara occidental comme une cause sacrée. Rabat contrôle et administre environ 80 % du territoire dont la souveraineté est revendiquée par un mouvement indépendantiste, le front Polisario, soutenu par l'Algérie.
Inclure les droits de l'homme
Le Maroc a aussitôt dépêché un conseiller de Mohammed VI, l'ex-chef de la diplomatie Taïeb Fassi, dans les grandes capitales, dont Paris, Moscou et Pékin. Des manœuvres militaires conjointes américano-marocaines ont été reportées sine die. Le vote de la résolution sur la reconduction de la Minurso doit avoir lieu entre jeudi et mardi prochain au Conseil de sécurité. «Il n'y a pas d'atteintes flagrantes aux droits de l'homme pour argumenter cette initiative (…), qui crée une fausse symétrie entre un État souverain respectant ses obligations internationales et une organisation terroriste», s'est insurgé vendredi le chef de la diplomatie marocaine, Youssef Amrani.
Souci américain de rééquilibrer quelque peu les relations avec l'Algérie? Aigreur de l'envoyé spécial de l'ONU, Christopher Ross, un temps récusé par Rabat, qui jugeait ses positions «partiales et déséquilibrées» ? Les raisons du coup de boutoir américain soulèvent des interrogations. Les Américains invoquent le fait que la Minurso est la seule mission des Nations unies n'incluant pas un volet droit de l'homme.
Le départ de Hillary Clinton, ferme soutien du Maroc, le lobbying de la Fondation Kennedy, une institution entretenant des liens de longue date avec les indépendantistes sahraouis, et l'activisme de Susan Rice, la représentante américaine à l'ONU, ont joué un rôle déterminant. Washington a peut-être aussi voulu prendre en compte la nouvelle donne sahélienne: des combattants du Polisario sont allés faire le coup de feu au Mali et pourraient bien s'être repliés en zone sahraoui.
Embarrassée, la France, qui vient de réaffirmer par la voix de François Hollande son soutien à la position marocaine, favorable à un plan d'autonomie, craint le «piège»: difficile de s'opposer frontalement à une initiative estampillée «droits de l'homme». Même si les Américains ont la main, les diplomates français s'activent pour trouver une «solution acceptable». À défaut, Paris, qui n'a pas usé seul de son droit de veto depuis 1976, devrait s'abstenir.
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