Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Le sport collectif féminin se mobilise pour plus d’égalité
Les premiers états généraux du sport féminin en équipe, organisés par le club de basket de Bourges, débutent jeudi 16 mai.
L’équipe féminine de basket de Bourges a du mal à éclore sur la scène médiatique malgré ses bons résultats et le soutien de ses supporteurs.
En manque de médiatisation et de moyens par rapport à leurs homologues masculins, les sportives veulent provoquer une prise de conscience.
Aux Jeux olympiques de Londres, l’été dernier, les basketteuses françaises ont crevé l’écran. Les Tricolores ont fait vibrer des millions de téléspectateurs et ramené une médaille d’argent inattendue. Mais, après cet exploit, elles sont progressivement retombées dans l’anonymat dans leurs clubs respectifs. Pourtant, cette saison, le Bourges Basket de Céline Dumerc, la très charismatique capitaine de l’équipe de France, a encore garni sa salle des trophées. Les Berruyères ont remporté leur 12e titre de championnes de France et ont aussi décroché une médaille de bronze en Euroligue – la plus prestigieuse des coupes d’Europe.
Ce club, le plus grand des sports collectifs féminins français avec le RC Cannes en volley-ball, se sent malgré tout « méprisé », selon les mots forts de Pierre Fosset, son président depuis vingt ans. D’où cette idée de fédérer, lors d’états généraux, le monde du sport mais aussi les sponsors, les pouvoirs publics et les journalistes pour tenter de secouer les consciences. Cette manifestation qui réunit largement, de la ministre des droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem à Denis Masseglia, président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), est déjà un événement en soi et témoigne d’un nouvel élan, dans le sillage de l’équipe de France de football féminin notamment. Médiatisation, moyens, salaires : le constat des inégalités entre les équipes masculines et féminines est flagrant, sans même évoquer les écarts disproportionnés du football.
Une couverture médiatique souvent très faible
Ainsi les handballeurs de première division touchaient-ils, en 2011, en moyenne 5 200 € par mois contre 2 300 pour les femmes. Et selon un rapport du CSA publié le 19 mars dernier, sur un mois, les compétitions sportives féminines ne représentaient que 7 % du volume horaire des retransmissions à la télévision. Les championnats féminins, quel que soit le sport, bénéficient d’une couverture médiatique souvent très faible. Dans ce sens, la ministre des sports Valérie Fourneyron souhaite modifier le décret portant sur la liste des événements sportifs majeurs qui doivent être diffusés sur des chaînes gratuites pour l’étendre à des épreuves féminines comme la finale de la Coupe du monde de football.
Pour faire évoluer la situation, Béatrice Barbusse, maître de conférence en sociologie et ancienne présidente du club de handball masculin d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), évoque des mesures ciblées. « Une fédération peut par exemple obliger les clubs professionnels à constituer une équipe féminine, explique-t-elle. De plus, les clubs sont liés aux communes et aux collectivités territoriales qui les subventionnent, ces dernières peuvent introduire des objectifs en termes de parité dans les conventions qui les lient. » Et la place des femmes dans les structures dirigeantes doit aussi être renforcée.
En tout cas, la période est propice pour mettre en lumière le sport collectif féminin puisque la France accueillera du 15 au 30 juin prochain le championnat d’Europe de basket pour lequel les coéquipières de Céline Dumerc feront figure de favorites.
ARNAUD BEVILACQUA