Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
«Jardins, jardin» ratisse large
En 2012, pour Le Figaro Magazine, Christian Fournet avait créé un jardin tout en rondeur.
Ce salon parisien fête ses dix ans aux Tuileries. Le paysagiste Christian Fournet y signe un espace vert et ludique au nom du Figaro Magazine.
Dès le 30 mai, aux Tuileries, les visiteurs pourront musarder dans quatorze «grands jardins» tirés au cordeau, découvrir dix terrasses concepts bien taillés, arpenter le potager des Tuileries totalement repensé et agrémenté d'une ferme urbaine. Les festivités compteront également deux baptêmes: une rose blanche et urbaine, parrainée par Philippe Starck, et une orchidée, qui portera le nom d'André Le Nôtre, dont on célèbre, tous azimuts, le 400e anniversaire de la naissance. Tandis qu'Alexis Tricoire, plasticien du végétal, fera tourner les têtes avec sa Forêt ivre, Particule 14 annonce des prototypes de mobilier urbain et d'objets outdoor.
Parmi la centaine d'exposants, les marques les plus innovantes du design outdoor se regroupent, cette année, dans un pop store hypervitaminé, et, grande nouveauté, le mobilier vintage fait son entrée au côté des pépiniéristes et des enseignes d'accessoires, d'objets et de mobilier. Egrenons avec le paysagiste Christian Fournet, concepteur pour la seconde année d'un jardin Figaro Magazine, les toutes dernières tendances vertes.
LE FIGARO MAGAZINE - Lors de la précédente édition, vous nous aviez surpris par une création toute en rondeurs. Qu'avez-vous imaginé pour la dixième édition du salon?
Christian FOURNET - Comme vous le savez, cet anniversaire coïncide avec celui de la naissance d'André Le Nôtre. Il m'a semblé naturel de mettre en exergue le jardin à la française dont il est l'instigateur. Bien que la manière de concevoir les espaces verts ait évolué, les paysagistes contemporains sont toujours inspirés par ses préceptes. L'art du dessin n'est-il pas essentiel dans notre profession? Sur une surface de 100 mètres carrés, j'ai donc repris les grandes lignes du protégé de Louis XIV: équilibre entre minéral et végétal, volumes de buis, broderies, ifs taillés... Et j'ai mis mon jardin dans une boîte qui pourrait s'ouvrir et se fermer à l'envi et voyager suspendu à une grue. Comme un paquet cadeau. Je me suis ainsi inspiré des voyages au long cours du Grand Siècle, où les bateaux transportaient déjà des mini-serres. Car saviez-vous qu'à l'époque près de 95 % des plantes étaient déjà importées?
Quelles sont les nouvelles tendances qui fleuriront l'avenir?
Tout d'abord, la végétalisation à l'extrême en milieu urbain. Les plantes et fleurs investissent désormais les supports verticaux ainsi que les toitures hautes, un phénomène encouragé par des normes beaucoup mieux adaptées. En dehors de l'aspect purement visuel, cette végétalisation à tout-va permet de juguler la migration de l'eau. La rétention, la récupération et la réutilisation de l'eau de pluie pour l'arrosage représentent plus qu'une tendance: elles vont devenir obligatoires pour les nouveaux aménagements. Autre point fort: la tendance potager qui court déjà sur les toits new-yorkais.
Cette année, le paysagiste a créé une «boîte» en hommage à Le Nôtre.
Et côté matériaux, l'art du jardin évolue-t-il aussi?
Ultrarésistants aux intempéries, ils offrent un choix inouï de teintes, de motifs, d'effets de texture, d'épaisseurs et de dimensions. Aujourd'hui, la demande se porte sur des surfaces de dalles de 1 mètre sur 1 mètre, voire plus. Même orientation chez les pépiniéristes qui proposent des végétaux de grande taille. Le jardin, qui est en passe de devenir un lieu de vie à part entière, comparable à la maison ou à l'appartement, est désormais meublé en conséquence.
Où vont vos préférences en tant que paysagiste?
J'aime les jardins structurés où la composition est partiellement dissimulée par une végétation luxuriante, les contrastes forts, les oppositions dans les feuillages, les couleurs, les différences de matériaux et de niveaux. Je suis également très attaché au cloisonnement: un jardin ne doit pas se dévoiler au premier regard. Il y a des espaces pour dîner, d'autres pour se reposer...
Du 31 mai au 2 juin. Entrée 12 € (www.jardinsjardin.com.).