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Catégories : Le champagne

Le champagne est enfin reconnu en Chine

 
Le champagne est pétillant, acidulé et froid, alors qu'on aime en Chine les choses douces, et que même l'eau se boit chaude.

Le champagne est pétillant, acidulé et froid, alors qu'on aime en Chine les choses douces, et que même l'eau se boit chaude. Crédits photo : © Paul Yeung / Reuters/REUTERS

En 2012, plus de 2 millions de bouteilles de cham­pagne ont été exportées en Chine, soit une progression de 51,8 % par rapport à l'année précédente

Fini les fausses bulles en Chine, du moins en théorie. L'indication géographique «Champagne» vient d'être reconnue par Pékin, ce qui ouvre la voie à une protection plus efficace des illustres vins français. «L'indication géographique constitue un droit de propriété intellectuelle spécifique, commente Jean-Luc Barbier, patron du Comité interprofessionnel du vin de Champagne (CIVC). Cette reconnaissance devrait nous permettre de nous protéger contre les usages abusifs.» Jusqu'ici, le nom «Champagne» était parfois mis à toutes les sauces en Chine, et pas toujours des plus raffinées. De médiocres vins mousseux à de vulgaires sodas, en passant par des programmes immobiliers de luxe ou des jouets pour chiens.

Deux millions de bouteilles

La Chine n'est pas encore au Champagne ce qu'elle est aux vins de Bordeaux, mais la percée est entamée. «Elle est désormais notre cinquième marché hors de l'Union européenne, poursuit Jean-Luc Barbier, et cette croissance devrait se poursuivre.» En 2012, plus de 2 millions de bouteilles de cham­pagne ont été exportées en Chine, soit une progression de 51,8 % par rapport à l'année précédente. La progression est rapide. Ces exportations étaient de 50.000 bouteilles en 2001, étaient montées à 500.000 en 2006 et à 1 million en 2010.

Le champagne est arrivé en Chine dès le XVIIIe siècle, dans les sacoches des missionnaires jésuites reçus à la cour de l'empereur. La terrible impératrice Cixi aurait même un jour cassé un vase précieux, en laissant échapper le bouchon lors de l'ouverture d'une bouteille! Le champagne, toutefois, se heurte encore au goût chinois. Il est pétillant, acidulé et froid, alors qu'on aime ici les choses douces, et que même l'eau se boit chaude. Pour l'heure, la moitié du marché chinois est constitué par les boîtes de nuit et est concentré dans la même proportion dans la festive Shanghaï. «Il faut transformer la vision du champagne en Chine, nous expliquait récemment Jin Lei, un ancien de chez Pernod Ricard qui a ouvert un espace dédié au cham­pagne à Shanghaï, il faut le faire sortir d'une consommation de fête et de boîtes de nuit pour qu'il devienne une boisson sophistiquée. Pour le moment, seule une petite élite très éduquée en a cette vision.»

En attendant, le Comité interprofessionnel du vin de champagne (CIVC) se félicite de ce mouvement des autorités chinoises vers la protection de ses vins. Une démarche qui ne va pas de soi, puisque ni la Russie ni les États-Unis n'ont en­core voulu reconnaître et protéger l'appellation.

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