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Porto, première escale de la Solitaire

La place de la Liberté vue depuis l'hôtel Intercontinental.

La place de la Liberté vue depuis l'hôtel Intercontinental.

La gardienne de l'estuaire du Douro s'apprête à accueillir les bateaux de la Solitaire du Figaro Éric Bompard. Ils franchiront la ligne après-demain.

 

Cette étape de 536 milles conduit les 42 monocoques de Bordeaux jusqu'à Porto. Les deux villes se ressemblent tant qu'elles sont jumelées: le vin comme trésor commun, Douro ici et Gironde là-bas, une histoire séculaire et une vocation marchande pour elles deux. À Porto, la flotte des figaristes appontera dans la nouvelle et futuriste marina dessinée sur la rive gauche du fleuve. Elle est à deux pas des terrasses animées et des chais des vins de porto qui font la gaîté de Villa Nova de Gaia. La commune fait face aux vieux quartiers de Porto, on dirait parfois qu'elle les défie, classés par l'Unesco. Entre les deux rives, moins de 100 mètres, une vraie rivalité et pas moins de six ponts pour les réunir. Le Douro, ligne de front autant que trait d'union. Le visiteur, insensible aux ­péripéties locales, garde l'image d'une ville miniature, toute de charme et de sérénité, où le bon accueil reste une vertu. Arrivés le 5 juin, les concurrents de la Solitaire du Figaro Éric Bompard repartiront le 8 juin à midi. Cap sur Gijon, en Espagne, 452 milles plus au nord.

Un seul regard réunit la commune de Porto (240.000 habitants) et cellequi lui fait face, Villa Nova de Gaia (350.000), ici on se contente de dire Gaia. Image splendide d'une vallée encaissée alors qu'elle n'est qu'à une poignée de kilomètres de l'Atlantique. Sur chacun des deux flancs, une ville. Chacune, miniature. Rive droite, Porto, ses 56 églises et leurs carillons incessants, ses places pavées à l'ancienne, ses murs tapissés d'azulejos, ses larges avenues, ses rues pentues et ses marchés comme à la campagne. Rive gauche, Gaia, presque aussi pentue mais tapissée de toits de tuiles qui abritent les barriques de vins de porto (les vignobles sont bien plus en amont), ses maisons de producteurs, ses bistros, son intention de jouer la «moderne». Pour avoir la plus belle vue de l'ensemble, grimper jusqu'à la terrasse du monastère Serra do Pilar. Les deux rives du Douro s'offrent ici en majesté. Vieux quartiers de Porto et chais de Gaia, sans oublier le pont Luis, signé par un élève d'Eiffel. On peut le traverser en voiture, à pied ou en tramway. Un peu plus haut, Eiffel lui-même a lancé en 1877 (avant sa tour) le pont de la reine Dona Maria Pia, une magnifique arche de 160 mètres. Plein ouest, au-delà de la ville et de ses quais, c'est l'Atlantique.

Sur le Douro

Sur le Douro Crédits photo : Vincent Isore/IP3

Puisque tout ramène au Douro, embarquer sur l'un des bateaux qui croise entre les deux villes. Certains partent de la marina où seront les bateaux de la Solitaire. Recommandons la croisière-dîner à bord d'un yacht impeccable. Idéal pour jouer les stars et profiter d'un moment très chic à passer sous les ponts et admirer les lumières de la ville. Environ 150 € par personne.

Tél.: 00 351 915 915 098

Nouveau, tendance et géré par un Français: les tuk-tuks sont arrivés à Porto. Inventées en Thaïlande, ces pétrolettes équipées d'une plate-forme arrière de plein air font merveille dans les ruelles pavées. Itinéraire à la carte de ses envies ou circuit des classiques, c'est comme on veut. Compter au moins 90 minutes et 15 € par passager.

Tél.: 00 351 915 094 443

Pousser la porte d'au moins une église. Elles sont toutes magnifiques et… très fréquentées. Leurs azulejos, des faïences blanches émaillées de gravures bleues, sont exceptionnels, couvrant façades et murs intérieurs. Exemple avec la chapelle des Âmes (angle rue Santa Catarina et Fernandes Tomas), tapissée de fresques bibliques réalisées il y a trois siècles. La plupart des églises offrent les mêmes merveilles. Façon laïque, ne pas manquer la gare de Sao Bento, dont le hall est entièrement couvert de batailles à la gloire du royaume (la prise de Ceuta en 1415…) ainsi que de bucoliques scènes campagnardes. Impressionnant.

Suivre la rue Santa Catarina, presque entièrement piétonne. De part et d'autres, les boutiques de mode attendues dans un centre-ville. Sans grand intérêt puisque les enseignes comme les tarifs sont les mêmes qu'en France. Sauf le plaisir de faire halte au café Majestic, no 112. Un monument historique d'architecture 1920 où rien ne manque, ni les angelots joufflus au sourire de bonheur pour tenir les torches, ni les miroirs piquetés, encore moins le cuir patiné des banquettes. Tous les intellectuels portugais sont venus ici dessiner leur révolution. Aujourd'hui, on n'y croise plus que des touristes, mais le cadre demeure réjouissant.

Shopping plus sincère sur le marché do Bolhao tout proche (au coin des rues Formosa et Sa de Bandera). Cette vaste halle sur trois niveaux abrite des étals de poissons, volailles, fleurs, légumes, boulange… Une bulle d'authenticité qui fait le bonheur des ménagères et des photographes.

L'intérieur de la librairie Lello&Irmao.

L'intérieur de la librairie Lello&Irmao.

Étonnement garanti: juste à côté du beau jardin de la place des Martyrs planté d'énormes troncs ronds, Lello & Irmao, une librairie digne de Harry Potter. En son centre, un exceptionnel escalier à double révolution, ce qui lui donne la forme d'un huit. Sur tous les murs, des rayonnages de bois vernis qui grimpent jusqu'au plafond, garnis d'ouvrages, neufs ou anciens. On imagine le cabinet d'un chercheur de trésor ou de lumière, avec fauteuils clubs pour chausser ses lunettes ou, tout simplement, admirer et prendre son temps.

Lello & Irmao, 144, rua Carmelitas.

Ici se dévoile l'étendue du registre des vins de Porto. Basique, comme on le découvre adolescent avec son melon, blanc, towny, ruby, vintage, millésimé… Rendez-vous chez l'une des grandes marques, elles sont toutes alignées sur les quais de Gaia. Porto Cruz se distingue avec un espace high-tech flambant neuf, tout d'art et de verre. Visite, découverte, joli film sur l'élaboration du nectar, dégustation, rien ne manque. Même pas un restaurant (recettes portugaises originales) ainsi qu'un toit terrasse où prolonger le plaisir. Le soir, quand coule l'or sur les quais de la vieille ville et fait danser les mouettes, c'est superbe.

Autre formule, juste de l'autre côté du pont, à Porto donc, le petit bar chaleureux ouvert par un Français, Jean-Philippe Duhard, et baptisé Vinologia. À l'intérieur, plus de 200 étiquettes de petits producteurs. Que la dégustation commence! Un exemple parmi une bonne dizaine de formules: un verre de porto blanc vieux, un de Towny 10 ans d'âge, un de ruby vintage, avec trois fromages: 16 €.

Vinologia 46, rua Sao Joao, tél.: 00 351 936 057 340

Très touristiques, les quais de Porto devant le vieux centre sont bordés de gargotes sans prétention, y compris au moment de l'addition (moins de 20 €). Ne pas hésiter à commander crevettes et sardines grillées, elles viennent d'être pêchées. Pour découvrir la «gastronomie portugaise», filer à O Paparico, une table à l'ancienne où le poisson et les crustacés, le porc et le veau, s'enrichissent de très honnêtes préparations traditionnelles. Belle carte de vins locaux. Environ 50 €.

2343, rua Costa Cabral, tél.: 00 351 225 400 548

À Porto, réserver à coup sûr à l'Intercontinental. Placé à l'exact centre de la ville, cet ancien couvent a gardé tout son charme, voire quelques mystères. Grandes chambres et ­décoration cossue très en phase avec une ville où chacun avance d'un pas tranquille. Superbe bar et personnel parlant le français. À partir de 180 €la chambre double et 432 € la suite ­duplex.

Intercontinental, 25, Praça da Libertade, tél.: 00 351 220 035 600

Ou bien traverser le Douro pour dormir à Gaia, au Yeatman. Propriété des ­portos Taylor's, ce Relais & Châteaux construit en escalier sur les hauteurs, offre une vue imprenable sur la vieille ville de Porto. Piscine extérieure très réussie et restaurant gastronomique de haute volée (1 macaron). Le personnel s'adresse essentiellement en anglais à une clientèle venue du Royaume-Uni et des États-Unis. À partir de 264 € la chambre double.

Yeatman, Tél.: 00 351 220 133 100

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