Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
A l'apéro chez le cardinal Mazarin
Le Monde | 06.06.2013 à 14h19
Par Harry Bellet
Ce pourrait être le bar le plus cher du monde. Un grand coffre qui, jusqu'à ces derniers mois, abritait les bouteilles qu'une brave famille du centre de la France exhumait à l'heure de l'apéro, et qui sera vendu par l'étude Rouillac, au château de Cheverny (Loir-et-Cher), dimanche 9 juin.
Un grand coffre qui a immédiatement évoqué un souvenir à Philippe Rouillac et à son fils Aymeric lorsqu'ils l'ont vu pour la première fois. Celui d'un exemplaire similaire, mais plus petit, conservé au Victoria & Albert Museum de Londres : en cèdre, laqué, incrusté de nacre, d'or et d'argent. Un objet exceptionnel, fierté du musée, puisqu'il est non seulement très rare – le Japon prohiba l'exportation de laques en 1641, et bon nombre de celles parvenues en Europe furent démembrées pour être adaptées à des meubles de style occidental – mais eut aussi un premier propriétaire prestigieux, le cardinal Mazarin.
Or, des coffres japonais, Mazarin en posséda plusieurs. "Et si le bar à apéritif faisait partie de l'ensemble collectionné par le cardinal ?", se prirent à rêver les deux commissaires-priseurs. Ils allèrent mener l'enquête sur les bords de la Tamise. L'exemplaire londonien est orné de scènes inspirées du Dit du Genji, un des premiers "romans psychologiques" de la littérature mondiale, rédigé au XIe siècle, et contant la vie et les amours – variées –...