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De la piraterie au piratage

De la piraterie au piratage - La fascination de la transgression

Dominique Le Brun

En ce début de troisième millénaire, la piraterie sévit avec la même cruauté qu’au tournant des XVIIe et XVIIIe siècles. Et pourtant, les pirates sont à la mode ! Au cinéma et en bande dessinée, cette thématique n’a jamais été aussi porteuse ; sur des résidences secondaires de bord de mer, le pavillon noir est dressé en guise de girouette ; des bateaux de plaisance le hissent dans leur gréement ; à l’arrière d’automobiles, le Jolly Roger s’affiche en autocollants ; dans les espaces infinis d’Internet, le piratage de musiques, de films, de logiciels… est devenu un sport ; au Parlement européen, enfin, deux députés siègent sous l’étiquette du Parti pirate.

Mais des pirates des mers aux pirates informatiques, la question demeure la même : pourquoi ces bandits, ces pillards, ces tueurs, bénéficient-ils d’une telle sympathie auprès d’un aussi large public ? Et la persistance de ce malentendu n’a-t-il pas de lourdes conséquences géostratégiques, économiques et humaines ?

Jadis, lorsqu’on naviguait, les deux ennemis à craindre étaient les tempêtes et les pirates. Est-ce parce qu’ils ont fait « un pacte avec la mer », comme l’a écrit Pierre Mac Orlan, que pirates et autres gentilshommes jouissent d’une telle complaisance ? Tel est le mystère de la fascination qui s’attache à la piraterie depuis le début de son existence.

ils en parlent…

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