Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Delphine Horvilleur, madame le rabbin
Elle a un visage rieur et des yeux clairs. Le verbe précis et l'allure moderne d'une jeune femme active d'aujourd'hui. Qui jongle entre son travail et sa famille. Tentant de contenir l'un, contraignant et chronophage - «on doit être disponible le week-end et le soir» -, pour préserver l'autre. Vue de l'extérieur, et en dehors de ses cheveux bouclés qui font penser aux papillotes des juifs orthodoxes («Mais les miennes sont naturelles», s'amuse-t-elle), rien ne pourrait laisser croire que Delphine Horvilleur est rabbin. Elle le sait: sa «profession» suscite la curiosité des uns et la suspicion des autres. Certains la considèrent un peu comme «une bête de foire». Une espèce de pionnière, de Calamity Jane de synagogue qu'elle n'est pas. Il faut dire que son parcours peut laisser perplexe. La médecine, le mannequinat, le journalisme. Paris, Jérusalem, New York: on a connu des chemins plus directs pour arriver à Dieu.