Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Nous avons vu à Venise la semaine du 8 juillet 2013
En effet, entre-temps, juste derrière la Dogana da Mar, l'église de la Salute, une œuvre baroque magnifique de l'architecte Baldassare Longhena, était en cours d'achèvement.
Aussi, dans un souci d'esthétique, il fut décidé de reconstruire une nouvelle Douane de Mer qui soit en harmonie avec l'architecture de la nouvelle église.
Un concours fut lancé, auquel participa bien entendu Longhena, soucieux de préserver la perspective architecturale de son église, ainsi qu'un autre architecte, alors inconnu à Venise, Giuseppe Benoni.
Le vote entre les deux projets fut serré, le projet de Benoni ne l'emportant que par 6 voix contre 5. Il est vrai que le projet de Longhena était sobre à l'extrême pour ne pas faire d'ombrage à sa Salute, tandis que Benoni n'avait pas le même souci et proposa de ce fait un projet plus original.
Sur la loggia à colonnades qui termine la pointe de la Dogana da Mar, il avait prévu de positionner un groupe de statues en bronze. Deux Atlantes porteraient sur leur dos un globe terrestre tandis qu'au sommet de celui-ci se dresserait dame Fortune.
Cet ensemble doré devait également faire office de phare aux bateaux entrant dans le Bacino San Marco.
Dernière touche d'originalité, la chère Fortune tournerait au gré du vent et, comme il s'agissait de la Dogana da Mar, c'est bien entendu la voile qu'elle tient au bout de ses mains qui l'aide dans son rôle de girouette au pied agile, tout comme l'ange d'or situé au sommet du Campanile de Saint Marc qui tourne également en fonction de la direction du vent.
Les sculptures de bronze des Atlantes et de la Fortune furent réalisées par Bernardo Falcone et l'ensemble, bâtiments et sculptures furent terminés en 1677.
La Dogana da Mar et sa jolie Fortune tournoyante inspirèrent de nombreux écrivains :
Une langue de terre
“Nous étions revenus sur nos pas le long des Zattere; nous franchîmes de nouveaux campi, des ponts et des ruelles jusqu'à la Salute.
Là nous marchâmes pour atteindre la pointe de la Dogana di mar, sur le quai étroit, si l'on peut donner le nom de quai aux dalles et aux marches soutenues à pilotis, et servant à rembarquement et au débarquement des gondoles au pied des monuments qui bordent le grand canal.
Je m'appuie un moment contre la haute lanterne en bronze qui se dresse sur la dernière langue de terre de la Dogana di mar : un énorme bec de gaz étincelle dans les vitres de cette lanterne qui éclaire à ma droite et dégage dans l'air les mâts, les agrès, les voiles et les pavillons des vaisseaux à l'ancre attendant la visite de la douane à l'entrée du canal de la Giudecca.
Sur l'autre rive la Piazzetta, la Libreria vecchia et le palais ducal m'apparaissent sous un aspect nouveau ; je les vois retentissant des fêtes glorieuses que leur rendra un avenir prochain !”
http://www.e-venise.com/sculpture_venise/dogana_da_mar_1.htm