Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
L'économie frémit… mais la reprise est-elle là ?
François Hollande a animé une table ronde dans les locaux de Pôle Emploi, mardi à La Roche-sur-Yon (Vendée). Crédits photo : FRANK PERRY/AFP
François Hollande veut croire qu'il «se passe quelque chose» sur le front de la conjoncture.
Il veut y croire: le chef de l'État a de nouveau montré un certain optimisme mardi, lors d'un déplacement en Vendée, sur un retour de la croissance, en affirmant qu'«il y a quelque chose qui se passe». En parlant de «reprise» de l'économie, lors de son allocution du 14 Juillet aux Français, François Hollande avait déjà pris tout le monde de court - y compris jusque dans les rangs de son gouvernement. Son volontarisme a eu le mérite d'insuffler un peu d'optimisme. Mais a aussi semblé - comme l'a souligné l'opposition - relever de la méthode Coué, après des mois de chiffres calamiteux sur le front économique.
À peine quelques jours plus tard, dans un entretien au Figaro , le ministre de l'Économie, Pierre Moscovici, avait d'ailleurs assuré que la France était «sortie de récession». Une subtilité de langage qui permettait au locataire de Bercy de ne pas contredire ce qu'affirmait le président de la République… tout en nuançant un peu le propos.
De fait, si la sortie de récession ne fait plus débat - après avoir reculé au dernier trimestre 2012 et au premier trimestre 2013, le PIB de la France est annoncé en progression au deuxième trimestre -, la question de la «reprise», elle, est bien plus controversée.
Fragilité
Les indicateurs publiés ces dernières semaines montrent que la situation a certainement terminé de se détériorer. Le climat des affaires et la confiance dans la zone euro en attestent. Dans son rapport annuel sur l'économie française publié lundi, le FMI relevait d'ailleurs «de récentes améliorations des indicateurs économiques» permettant de soutenir «la prévision d'une reprise progressive au second semestre 2013».
Les signaux appelant à la prudence sont tout aussi nombreux
Mais si le chef de l'État se garde de tout triomphalisme - il a admis que tout cela était «fragile» -, c'est parce que les signaux appelant à la prudence sont tout aussi nombreux. Ainsi, la production industrielle, après avoir rebondi en avril, n'a certes que légèrement reculé en mai… mais elle a reculé. De même, la hausse du chômage a ralenti en juin ; mais il a quand même augmenté.
L'exécutif compte maintenant sur un cocktail composé notamment du déblocage - pendant six mois à compter du 1er juillet - d'une partie de l'épargne salariale en vue de donner un coup de pouce à la consommation des ménages, ainsi que sur les effets du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) afin de créer les conditions d'un retour de l'investissement des entreprises. Et éviter le scénario d'une croissance molle pendant de nombreux trimestres.
Reste que c'est d'une véritable reprise que la France a besoin - et celle-ci ne se profile pas encore à l'horizon. C'est, en effet, à partir de 1,5% de progression du PIB que notre économie se remet à créer des emplois. Cela permettrait d'inverser durablement la courbe du chômage. Or les prévisions pour 2014 ne sont que de + 0,8%. On est encore loin du compte. Ce but ne pourra être atteint sans de profondes réformes de structures, qui rendront la France plus productive et plus compétitive.
Bref, l'activité économique frémit, c'est un fait. Mais pour le reste, il faudra encore un peu de patience…
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