Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Jean-Marc BRUNET, Dans l'instant
Poésie
« J’ai réalisé de nombreux hommages à la poésie à travers des gravures, monotypes, livres-objets et dessins. Protégé par le regard des poètes, l’édition de livres, pages de couverture, enluminures sont une source d’inspiration. J’accompagne régulièrement les amis et poètes, Jean-Marc Natel, Jean Orizet, Michel Butor, Bernard Noël, Jean-Yves Clément et beaucoup d’autres, qui mettent en lumière ma peinture. D’ailleurs, vont paraître prochainement, aux éditions Æncrages & Co et chez Le Passeur Editeur, deux nouveaux recueils peinture et poésie. »
Couleurs
« Une notion complexe dans l’apprentissage de la peinture. La couleur peut tronquer le regard et exclure le geste, la forme et la matière. Je préfère penser ombre et lumière, chaud et froid, d’autant que j’attache de l’importance à la pratique du dessin. En général, je le réalise à la pierre noire, c’est-à-dire en noir et blanc. Néanmoins, la résonance de la couleur m’intéresse dans les dessous, les premiers passages sur la toile, au même titre que les premières traces. Donner de la mémoire au jus de térébenthine, comme au geste. De plus, le point rouge de Corot ou les toiles de Monet peuvent vite frustrer un peintre. »
Inspiration
« L’inspiration est multiple ; il y a déjà quelques réponses avec le Sénégal et la poésie. Peindre est tout d’abord une nécessité. Je n’ai pas besoin de prétexte, c’est pour cela que je ne suis pas figuratif, peut-être. Cependant, je me réfère à la nature, quand je voyage ou que je me promène dans ma région, je m’attache aux lumières changeantes, aux couleurs des terres, des arbres, aux vents, aux sons… Laborieux dans mon travail, je peins, dans la même journée, plusieurs toiles de différents formats, dessins et gravures, que j’abandonne et reprends à de nombreuses reprises au cours d’une année ou plus. Certaines peintures me posent plus de soucis que d’autres, bien entendu, mais cette manière s’est imposée. Le temps donne sens à l’acte de peindre et apporte des moments heureux. »
Gravure
« C’est l’atelier gravure avec ses odeurs d’encres, la presse taille douce, la sensualité du papier et les plaques récalcitrantes. Je me répète, une autre atmosphère, un autre rythme. Je ne suis pas graveur, je suis un peintre qui grave. Je ne maîtrise pas les techniques nobles et ancestrales des grands graveurs de notre temps. Le regard et l’intervention sur les plaques sont liés intimement à ma peinture. Les préoccupations sont les mêmes et changer d’outils, tourner la presse sont des instants essentiels. »
Liberté
« Seuls certains philosophes sont autorisés à répondre à cette question. Un peintre est-il libre ? Il a, comme tout individu, à rendre des comptes aux institutions, supporter les lourdeurs administratives, la bêtise humaine, la violence d’un monde dit moderne. Seul l’antre de l’atelier est un espace de liberté : se tromper, recommencer, abandonner, jouir, pester… En dehors de la peinture décorative ou “bling bling”, peindre est une liberté où toutes les aventures sont possibles et où tout devient un formidable recommencement. »
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