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Gallimard se prépare à ouvrir son capital

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Antoine Gallimard, posant à côté d'un portrait  de son grand-père Gaston Gallimard, fondateur du groupe, lors du centenaire de la célèbre maison d'édition,  en 2011.
 

Antoine Gallimard, posant à côté d'un portrait  de son grand-père Gaston Gallimard, fondateur du groupe, lors du centenaire de la célèbre maison d'édition,  en 2011. Crédits photo : VINCENT BOISOT/Le Figaro

L'éditeur, qui a racheté Flammarion en 2012, cherche 40 millions d'euros

Un peu plus d'un an après avoir racheté Flammarion à l'italien RCS Mediagroup, Antoine Gallimard souhaite conforter son indépendance. Paradoxalement, il va le faire en accueillant un nouvel actionnaire au sein de Madrigall, le holding qui contrôle Gallimard et ses filiales (Denoël, Mercure de France, P.O.L., etc.) ainsi que les activités nouvellement intégrées de Flammarion (J'ai Lu, Casterman…). Madrigall devrait augmenter son capital de 40 millions d'euros en accueillant de nouveaux actionnaires à hauteur de maximum 10%. Antoine Gallimard, qui détient actuellement 60% du holding, en garderait le contrôle après l'opération.

Le processus de sélection du nouvel actionnaire, qui a démarré en juin, va se poursuivre jusqu'à la rentrée avec l'établissement d'une «short list». Antoine Gallimard a posé ses conditions: il veut des investisseurs de long terme, sensibles au monde de l'édition et, comme lui, animés par un souci de transmission. A priori, une famille fortunée, présente dans l'art, le luxe ou l'industrie, qui a déjà pris pied dans le domaine culturel et qui ne compte pas récupérer ses billes avant une vingtaine d'années. Un profil d'investisseur que l'on appelle le «family office», avec des noms bien connus comme les frères Wertheimer (Chanel), qui ont investi dans l'éditeur La Martinière, François Pinault (Kering), qui détient Le Point, Marc Ladreit de Lacharrière, propriétaire - entre autres - de La Revue des deux mondes, Nicolas Seydoux, président de Gaumont et proche d'Antoine Gallimard, ou encore les Dassault, propriétaires du Figaro et d'Artcurial.

Défi numérique et internationalisation

À 66 ans, Antoine Gallimard, représentant de la troisième génération à diriger la maison après Gaston et Claude, espère en transmettre les clés à ses enfants. L'une de ses quatre filles, Charlotte, a été nommée il y a peu à la tête de Casterman, signe que Gallimard ne compte pas céder l'éditeur de Tintin, récupéré dans la corbeille de la mariée Flammarion, comme cela a été évoqué.

Le rachat de Flammarion a fait doubler la taille du groupe Gallimard, en diversifiant ses activités

En réalisant cette ouverture de capital, qui devrait être finalisée début novembre, Antoine Gallimard compte redonner une marge de liberté à son groupe, qui a dû emprunter environ 185 millions d'euros à BNP Paribas et Natixis pour financer le rachat de Flammarion (250 millions au total). L'homme n'apprécie guère d'être endetté. Déjà, en 1988, il avait dû faire appel à des banquiers pour sortir gagnant de la guerre de succession qui l'avait opposé à son frère Christian et sa sœur Françoise. Pour racheter les parts des minoritaires, Antoine avait contracté une dette d'une centaine de millions d'euros, remboursée plus vite que prévu grâce au succès de la série Harry Potter (plus de 26 millions d'exemplaires en langue française).

Le jeu en vaut la chandelle. Le rachat de Flammarion a fait doubler la taille du groupe Gallimard, en diversifiant ses activités dans la BD (Casterman) ou le livre de poche populaire (J'ai Lu) et en élargissant son catalogue à des titres de littérature grand public, quand Gallimard est plutôt concentré sur les «livres d'auteurs». Avec un chiffre d'affaires compris entre 450 et 500 millions d'euros, le nouvel ensemble est le troisième éditeur en France, loin derrière Hachette (Lagardère), qui pèse près de 20% du marché, mais assez proche d'Editis (15%).

Antoine Gallimard est convaincu que le marché de l'édition, confronté au défi du numérique, va se consolider dans les dix prochaines années. Il arme donc son groupe pour peser dans la transformation du secteur et notamment de ses circuits de distribution. Il souhaite aussi l'engager plus fortement dans le développement de relais de croissance, par exemple dans l'audiovisuel ou à l'international. Gallimard vient ainsi d'annoncer pour 2014 l'ouverture au Québec d'une nouvelle maison d'édition généraliste dont le nom n'est pas encore connu. Le groupe, qui a déjà recruté son patron aux Éditions de l'Homme (Québécor), veut ainsi profiter de la croissance du marché local.

 

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