Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Ingrid Bergman et Roberto Rossellini: scandale à l'italienne
L'amour al dente? Soudain, Anna Magnani renversa un plat de spaghettis sur la tête de Roberto Rossellini. C'était en 1948, à l'Albergo Luna Convento d'Amalfi. Motif: le cinéaste venait de recevoir un télégramme signé Ingrid Bergman. Sa maîtresse n'avait pas apprécié. Cela jeta un froid au milieu du dîner. On suppose que l'actrice au tempérament de lionne quitta la table avec fracas. Rude concurrence, quand même. Ingrid Bergman, il fallait voir ce que c'était à l'époque. Plus star qu'elle, ça n'existait pas. La Suédoise aux larges épaules avait détrôné Garbo. Elle avait été Jeanne d'Arc, avait embrassé fougueusement Cary Grant dans Les Enchaînés, raflé un oscar pour Hantise. Hitchcock fondait pour elle, au sens propre: il se mit au régime pour l'impressionner. Peine perdue. Elle tournait tellement qu'une plaisanterie courait: «Vous vous imaginez, hier soir j'ai vu un film SANS Ingrid Bergman.» Normalement, la vedette et le pape du néoréalisme n'avaient aucune chance de se rencontrer.