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Istanbul pourrait être touchée par un séisme important d’ici à vingt ans

Des géologues ont étudié 835 microséismes dans la région entre 2006 et 2010. Selon leurs estimations, il y a de fortes probabilités qu’un séisme de magnitude supérieure à 7 se produise d’ici à 2034. 

 
 
 
 
 
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Alexandre Darmon

 
 

Alexandre Darmon

 

Quel est le contexte géologique de la région d’Istanbul ?

La faille nord-anatolienne est l’interface où la plaque anatolienne (qui se déplace vers l’ouest) coulisse sur la plaque eurasienne qui, elle, glisse vers l’est. Très active, elle a provoqué d’importants séismes tout au long du XXe  siècle, notamment en 1912 dans la partie européenne de la Turquie et en 1939 dans l’est de l’Anatolie. 

Les deux tremblements de terre les plus récents sont survenus en 1999, près d’Izmit et Düzce, à l’est d’Istanbul. Tous deux avaient une magnitude supérieure à 7 et ont fait, au total, 20 000 victimes.

Depuis lors, l’activité sismique semble s’être accrue le long de la faille nord-anatolienne juste au sud d’Istanbul, sous la mer de Marmara, là où persiste un segment de faille long de 150 kilomètres. Une équipe germano-turque de géologues vient de publier dans la revue Nature Communications l’activité sismique de cette zone, décortiquant les données récoltées sur 835 microséismes entre 2006 et 2010.

D’après leur analyse, un segment de la faille long de seulement 30 kilomètres, situé à une dizaine de kilomètres au sud de l’archipel des îles des Princes, servirait de point d’ancrage à toutes ces tensions telluriques. Si ce verrou sautait brutalement, il pourrait provoquer un séisme potentiellement dévastateur aux portes d’Istanbul.

Y a-t-il une parade possible ?

L’analyse des séismes historiques de la région révèle que les deux derniers de magnitude supérieure à 7 se sont produits en 1509 et 1766, ce qui aboutit à une fréquence d’environ 200 à 250 ans. Selon des estimations récentes, la probabilité qu’un tel séisme se reproduise d’ici à 2034 est comprise entre 35 et 70 %.

Les chercheurs recommandent donc de surveiller étroitement les microséismes sur cette portion de la faille. Ce qu’ont engagé depuis quelques années des équipes franco-turques avec deux méthodes différentes. 

Profitant de l’existence de fuites de méthane au niveau où la faille sous-marine passe au-dessus d’un champ pétrolifère et gazier, l’équipe de Louis Géli (Ifremer, Brest) tente de mesurer ce bullage (1). 

De son côté, l’équipe de Michel Bouchon (université de Grenoble) cherche à mesurer des vibrations extrêmement fines, « prédites par la théorie, observées en laboratoire et, pour la première fois, lors du séisme d’Izmit en 1999, explique Michel Bouchon. Ce qui pourrait permettre de prédire certains séismes plusieurs dizaines de minutes avant la rupture de la faille. »

 

 

Denis SERGENT

http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Istanbul-pourrait-etre-touchee-par-un-seisme-important-d-ici-a-vingt-ans-2013-06-20-976059

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