Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Les géants d’Internet à l’assaut du monde de l’art
Des œuvres d’art en vente sur la toute nouvelle plate-forme spécialisée d’Amazon, l’ouverture par Google à Paris de son Institut Culturel... Les géants du Net bousculent les habitudes du marché.
Décidément, les géants d’Internet ont une appétence pour l’art. Après Amazon, qui a ouvert le 6 août dernier une plate-forme de vente d’œuvres en ligne, c’est Google qui lancera bientôt son Institut Culturel à Paris. La croissance exponentielle du nombre d’internautes comme celui des amateurs d’art, aux quatre coins de la planète, donnent des ailes à ces Goliath de la Toile : Amazon a bien perçu que les ventes dématérialisées apportent chaque jour leur lot de nouveaux amateurs d’art, tandis que Google a pu constater à quel point le Web aiguise les appétits de culture.
Amazon Art propose déjà 40.000 œuvres de 4.500 artistes différents, fournies par 150 marchands, à des prix s’étalant de 10 dollars à 4,85 millions de dollars pour un Norman Rockwell. Selon une étude d’Hiscox publiée en juin, ce sont justement les œuvres à moins de 10.000 euros, représentant 81% des ventes aux enchères mondiales, qui s’avèrent les plus susceptibles d’être échangées en ligne. L’assureur spécialisé table sur une progression de 140% des ventes d’art en ligne d’ici à 2017, lesquelles passeraient de 870 millions de dollars en 2012 à 2,1 milliards. Et ces prévisions seraient même trop prudentes, selon certains experts.
Musée virtuel universel
Si cela peut paraître modeste dans un marché de l’art estimé à 56 milliards de dollars, cette mutation contraint galeries et maisons de vente à s’adapter au plus vite. D’autant qu’ Artprice, le leader mondial des données sur le marché de l’art, n’a pas traîné pour lancer dans la foulée une application destinée à faciliter les achats des clients du numéro un mondial du commerce électronique, avec simultanément des outils d’estimation . «Amazon Art est la preuve que la migration définitive du marché de l’art sur Internet se réalise aux dépens de l’ancienne économie», a déclaré Thierry Ehrmann, le patron d’Artprice. tandis que Steven Murphy, PDG monde de Christie’s, évoquait, dans les colonnes du magazine «Fortune», un «événement majeur».
Quant à Google, qui a numérisé 40.000 œuvres en provenance de 300 musées du monde entier et compte déjà 3,5 millions d’abonnés à son Google Art Project, c’est en présence de François Hollande qu’il devrait inaugurer ces prochaines semaines son Institut Culturel à Paris . Une vitrine des savoir-faire technologiques du groupe, appliqués à l’art. Ce musée universel virtuel, Le Louvre en aurait rêvé, un moteur de recherche américain l’a fait.