Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Ombres et lumières de Venise à Vézelay
Samedi 24 août, le dernier concert des Rencontres Musicales de Vézelay était consacré à Antonio Caldara et Antonio Vivaldi.
Contrastes de Venise
Cette saison, le concert du samedi soir transportait les auditeurs installés dans cette basilique appuyée sur les contreforts du Morvan, à Venise. Une Venise contrastée, diverse, à la fois sombre et joyeuse, recueillie et jubilatoire, incarnée dans la profondeur d’un Caldara et l’exubérance d’un Vivaldi.
Deux musiciens, enfants doués de la Sérénissime, deux Antonio ambitieux, morts à quelques années d’écart à Vienne, qui ont chacun marqué de leur empreinte la musique de ce temps.
Un programme très marial
Ce programme très marial, entièrement dédié à la virtuosité vénitienne, était guidé par une idée de progression, invitant à passer peu à peu des ombres de la douleur à la lumière de la joie.
Virtuose dans le premier registre, Antonio Caldara a composé à Vienne, où il était vice maître de chapelle de la Cour impériale, un Stabat Mater et une Missa Dolorosa, proposés samedi soir à Vézelay.
Un moment musical d’une grande pureté
Dans ces sommets de l’affliction, texte et musique se complètent parfaitement pour illustrer cette étape tragique de la Crucifixion, mais aussi pour accompagner les douleurs de la Vierge Marie. Arsys Bourgogne et les solistes invités, dont la Coréenne Yeree Suh, remarquable, ont su, sous la direction précise et rythmée de Pierre Cao, offrir un moment musical d’une grande pureté.
Cet instant a trouvé son écrin sous les pierres blanches de la basilique : aucune des nuances du Gloria, subtil et profond, ni la douceur enveloppante de l’Agnus Dei de la Missa Dolorosa n’ont été éludées.
L’interprétation lumineuse de Nuria Rial
Moins de surprises ou de découvertes avec le Magnificat ou le Gloria de Vivaldi, passages obligés de la musique vénitienne. Mais pas moins d’émotion ou de plaisir en entendant l’interprétation lumineuse de Nuria Rial, soulignant de toutes les nuances possibles la poésie infinie du texte et la douceur délicieuse de cette musique.
Pulcinella, en très grande forme
Le dernier concert des rencontres musicales de Vézelay, cette année, a ainsi rendu un bel hommage à la musique baroque italienne, accentuant encore par son programme les contrastes qu’elle porte en elle, tragique et jubilatoire à la fois. Mais toujours éclatante.
François Ernenwein
http://www.la-croix.com/Culture/Musique/Ombres-et-lumieres-de-Venise-a-Vezelay-2013-08-26-1002517