Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Le scénario maudit de Federico Fellini
Federico Fellini est décédé à Rome le 31 octobre 1993 à l'âge de 73 ans Crédits photo : Rainer Klostermeier/ASSOCIATED PRESS
La trame que le maestro avait écrite et qui n'a jamais pu être tournée est publié sous forme de roman.
Federico Fellini ne se laisse pas oublier: tandis qu'à la Mostra de Venise, Ettore Scola présentera hors compétition son documentaireChe Strano Chiamarsi Federico - Scola Racconta Fellini, les Français pourront bientôt découvrir son film fantôme Le Voyage de G. Mastorna, «reproposé en forme de “récit”, comme le roman d'un film qui n'a pas été tourné», écrit dans sa préface Aldo Tassone, ami et grand connaisseur du cinéaste.
Victime de l'accident d'un avion pris dans une tempête, le violoniste Giuseppe Mastorna (qui devait être interprété par Marcello Mastroianni) se retrouve «dans une inquiétante ville-limbes», dont il cherche vainement à sortir. «Je suis en train de rêver… Je veux changer de rêve!» se répète-t-il.
Bientôt, écrit le préfacier, «quelque doute sur sa réelle identité commence à naître dans son esprit: “Être mort, à quoi cela ressemble-t-il?” se demande-t-il en regardant autour de lui».
Comme Dante, Mastorna va explorer l'au-delà tout au long d'un voyage semé d'épreuves très ardues, où le grotesque le dispute à l'effrayant. Et «après un dernier voyage rocambolesque vers la frontière dans un avion jouet sans pilote, Mastorna est prêt à affronter consciemment, tout seul, l'Inconnu, au-delà du passage fatal». Alors «il retrouve l'exaltation de la “transfiguration” au moment où il accepte avec stoïcisme et sérénité le mystère de la mort. Et si la vie et la mort étaient comme les deux faces de la même médaille?»
«Un film de conscience-fiction»
Aldo Tassone a une expression frappante pour définir ce voyage d'un Dante laïque dans l'au-delà: c'est «un film de conscience-fiction». Mastorna passe par toute la gamme des émotions humaines, sans comprendre grand-chose à ce qui lui arrive, mais en nous impliquant intimement dans toutes ses aventures ultraterrestres. Toutes sortes d'obstacles se sont opposés, au long des années, à la réalisation du projet, mais il n'a cessé de hanter Fellini et de nourrir son œuvre. «Certes, il nous manque le grand film monumental que l'auteur aurait sûrement su en créer, conclut Aldo Tassone, mais il nous reste cependant le subtil plaisir de pouvoir le lire.Le Voyage de G. Mastorna fait partie de la catégorie des rares textes “libératoires” vraiment indispensables, ceux qui nous aident à vivre.»
Le Voyage de G. Mastorna, de Federico Fellini, préface d'Aldo Tassone, Éditions Sonatine, 210 p. 18 €. En librairie le 12 septembre.
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Federico Fellini ne se laisse pas oublier: tandis qu'à la Mostra de Venise, Ettore Scola présentera hors compétition son documentaireChe Strano Chiamarsi Federico - Scola Racconta Fellini, les Français pourront bientôt découvrir son film fantôme Le Voyage de G. Mastorna, «reproposé en forme de “récit”, comme le roman d'un film qui n'a pas été tourné», écrit dans sa préface Aldo Tassone, ami et grand connaisseur du cinéaste.
Victime de l'accident d'un avion pris dans une tempête, le violoniste Giuseppe Mastorna (qui devait être interprété par Marcello Mastroianni) se retrouve «dans une inquiétante ville-limbes», dont il cherche vainement à sortir. «Je suis en train de rêver… Je veux changer de rêve!» se répète-t-il.
Bientôt, écrit le préfacier, «quelque doute sur sa réelle identité commence à naître dans son esprit: “Être mort, à quoi cela ressemble-t-il?” se demande-t-il en regardant autour de lui».
Comme Dante, Mastorna va explorer l'au-delà tout au long d'un voyage semé d'épreuves très ardues, où le grotesque le dispute à l'effrayant. Et «après un dernier voyage rocambolesque vers la frontière dans un avion jouet sans pilote, Mastorna est prêt à affronter consciemment, tout seul, l'Inconnu, au-delà du passage fatal». Alors «il retrouve l'exaltation de la “transfiguration” au moment où il accepte avec stoïcisme et sérénité le mystère de la mort. Et si la vie et la mort étaient comme les deux faces de la même médaille?»
«Un film de conscience-fiction»
Aldo Tassone a une expression frappante pour définir ce voyage d'un Dante laïque dans l'au-delà: c'est «un film de conscience-fiction». Mastorna passe par toute la gamme des émotions humaines, sans comprendre grand-chose à ce qui lui arrive, mais en nous impliquant intimement dans toutes ses aventures ultraterrestres. Toutes sortes d'obstacles se sont opposés, au long des années, à la réalisation du projet, mais il n'a cessé de hanter Fellini et de nourrir son œuvre. «Certes, il nous manque le grand film monumental que l'auteur aurait sûrement su en créer, conclut Aldo Tassone, mais il nous reste cependant le subtil plaisir de pouvoir le lire.Le Voyage de G. Mastorna fait partie de la catégorie des rares textes “libératoires” vraiment indispensables, ceux qui nous aident à vivre.»
Le Voyage de G. Mastorna, de Federico Fellini, préface d'Aldo Tassone, Éditions Sonatine, 210 p. 18 €. En librairie le 12 septembre.
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La trame que le maestro avait écrite et qui n'a jamais pu être tournée est publié sous forme de roman.
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