Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Avant la couleur, Guy Bourdin s'épanouit dans l'ombre
LE MONDE | 29.08.2013 à 14h52 • Mis à jour le 29.08.2013 à 16h01 | Par Claire Guillot (Arles, envoyée spéciale)
Guy Bourdin, "Autoportrait" (1954). | RENCONTRES D'ARLES
Vu le thème choisi par les Rencontres d'Arles cette année – le noir et blanc –, la présence de Guy Bourdin a de quoi surprendre. Après tout, le photographe de mode à l'humour grinçant (1928-1991) est avant tout connu comme un coloriste. Pour ses images construites comme des scénarios de films noirs, il a donné au vernis à ongles l'apparence du sang, il a inventé des crimes cachés derrière des piscines trop bleues pour être honnêtes. Pourtant, l'univers du photographe est tout aussi prenant et troublant dans ses images en noir et blanc : c'est ce dont convainc sans peine la commissaire Shelly Verthime, qui travaille avec le fils du photographe sur ses archives depuis plus de douze ans. D'ailleurs, celle-ci remarque : "La moitié des images de Bourdin pour le magazine Vogue ont été faites en noir et blanc."
L'exposition d'Arles est née d'une découverte : en 2011, Shelly Verthime retrouve dans les archives une boîte remplie d'enveloppes contenant chacune un négatif, ainsi qu'un tirage contact. Il s'agit d'images du début des années 1950, que Guy Bourdin avait sélectionnées et recadrées avec soin, avant de les oublier depuis... 1954 ! Shelly Verthime en a sélectionné une trentaine, point de départ de l'exposition "Untouched". La commissaire a respecté les originaux de quelques centimètres, sans faire d'agrandissements. Mais le parcours...