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Fallait-il donner la parole à Assad dans Le Figaro ?

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    • Par Alexis Brézet
    • Mis à jourle 03/09/2013 à 16:22
    • Publiéle 02/09/2013 à 21:17

L'éditorial d'Alexis Brézet, directeur des rédactions du Figaro.

 
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Bachar el-Assad n'est pas un dictateur ordinaire: c'est un tyran implacable qui a délibérément choisi de réprimer dans le sang - par des moyens abominables - la révolte de son peuple. Dans cette région du monde, pourtant habituée au pire, sa froide cruauté est un motif d'unanime indignation. Il est aussi le meilleur allié de l'Iran et du Hezbollah et, à ce titre, une pièce essentielle de l'axe radical qui met en péril l'équilibre du Proche-Orient. Pour lui, enfin, il nous le dit sans fard, la France se conduit «en ennemi»

Pour toutes ces bonnes raisons, devions-nous renoncer à lui ouvrir les colonnes du Figaro? Parce que ses propos sont menaçants, et glaçants ses silences, fallait-il refuser de publier l'interview recueillie par notre envoyé spécial Georges Malbrunot? Non, évidemment non! Donner la parole ne signifie pas approuver ni cautionner. C'est apporter à nos lecteurs, à l'opinion française et internationale, un élément essentiel à la compréhension du drame qui se noue. Dans un monde où l'information disparaît trop souvent sous le commentaire, tel est le rôle - irremplaçable - d'un grand journal comme Le Figaro. Être là où les choses se passent. Raconter. Donner la parole aux acteurs. Informer, tout simplement.

Bien sûr, nous ne sommes pas dupes. Ce n'est évidemment pas un hasard si le dictateur syrien a choisi de s'adresser à un grand quotidien français à la veille de ce débat parlementaire qui, chez nous, divise l'opinion autant que la classe politique. Et alors? On peut penser, comme certains, qu'il est urgent d'intervenir militairement en Syrie pour «punir» un assassin et donner un coup d'arrêt symbolique à la prolifération des armes chimiques. On peut estimer - c'est l'opinion du Figaro - qu'une intervention militaire, décidée en dehors de la légalité internationale, aggraverait à coup sûr tous les malheurs de la région (qu'on pense aux conséquences sur Israël ou les minorités chrétiennes) sans en supprimer un seul. Mais, pour se faire une opinion, il faut avoir en main toutes les pièces du dossier. En voici une. Nos lecteurs jugeront.

 

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