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Edith Piaf à travers le regard de ses hommes

Publié le 14/02/2003

FRANCE 2 - «Contre-courant», ce soir, à 22 h 35

Voila une énigme. Un petit bout de femme pas bien gros, pas bien lourd, juste le poids de ce pauvre moineau qui est devenu son totem : Piaf. Et pourtant, voilà un personnage qui va occuper une place démesurée dans notre vingtième siècle franco-français.

Piaf, voilà un mot magique, qui inspire tout de suite le respect, qui rappelle des tremblements dans le bas des reins, qui autorise les larmes sans pudeur, qui laisse couler les sentiments dans l'intimité lointaine d'un noir et blanc de nostalgie.

Piaf ? Elle a toujours été là, même en filigrane, même en ersatz. Deux ou trois années après sa mort, un étrange clone mécanique et enfantin surgissait entre nulle part et Avignon. Mireille Mathieu reprenait le flambeau vacillant, le chipant au passage à Georgette Lemaire... Aujourd'hui plus que jamais, Piaf est à la mode, et ce sont les dinosaures de la chanson française, des monstres sacrés tels que Johnny ou Bruel qui viennent susurrer aux oreilles de tennageuses en pâmoison des textes qui avaient tourneboulé leurs grands-mères.

Alors, évidemment, on va ce soir se plonger avec délice dans ce documentaire, qui retrace une partie de la vie de Piaf. Et quand on y songe, cette frêle brindille avait une âme de chêne. Et sans y toucher, elle a su jouer les Pygmalion à l'envers. Elle fut la muse-amante de toute une génération de mâles débutants qui ont roucoulé entre ses maigres bras avant de pousser la chansonnette sous les sunlights.

Ses amants ? On croirait le catalogue d'une maison de disques abonnée au Top cinquante : Yves Montand, Charles Aznavour, Georges Moustaki, Théo Sarapo ... Cette nana-là les avait dans la tête, ces sacrés biscotos, pour comprendre qu'ils iraient très haut. Elle aimait le talent, jusqu'au bout des ongles, jusqu'au bout des lèvres.

Quel culot, de mener cette vie où la boussole est du côté du cœur, dans une société qui aurait pu la traiter de tous les noms, et qui, étrangement a su respecter toutes ces aventures.

Sans doute parce qu'elle nous forçait à croire, encore plus qu'elle-même, à tous ces amours qui se présentaient.

De 1936 à sa disparition le 11 octobre 1963, Piaf échangea une importante correspondance avec l'homme de lettres et son ami Jacques Bourgeat. Elle y raconte ses amours, ses amis, ses emmerdes. Les rebondissements de l'espoir et du succès, l'accablement des ruptures et des deuils. Paulette Coquatrix, Georges Moustaki, André Pousse, Charles Aznavour viendront raconter qui était cette «ombre de la nuit», cette «môme» trois plumes qui nous aura donné tant de frissons.Dominique DELPIROUX.

 

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