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La garçonnière, d'Hélène Grémillon: Tango sur le divan

Par Delphine Peras (L'Express), publié le18/09/2013 à  18:39

Hélène Grémillon réussit un deuxième roman fascinant sur l'Argentine post-dictature. Entre polar et drame conjugal. 

La garçonnière, d'Hélène Grémillon: Tango sur le divan
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Meurtre? Un psy, coupable idéal, au coeur du livre d'Hélène Grémillon

 

AFP

Après le formidable carton de son premier roman, Le Confident, Hélène Grémillon transforme amplement l'essai avec La Garçonnière, dont elle indique en préambule qu'il est inspiré par une histoire vraie, à Buenos Aires en août 1987. 

Au commencement fut un coup de foudre: celui du psychanalyste Vittorio Puig pour Lisandra, jeune femme "étrangement belle", danseuse de tango exceptionnelle. Quelques années plus tard, alors que leur couple bat de l'aile, c'est le coup de grâce: Lisandra défenestrée du cinquième étage, son corps sans vie sur le trottoir, des traces de dispute dans l'appartement. Le mari fait figure de coupable idéal. Les témoignages de sa mésentente avec la victime se multiplient. Il est incarcéré fissa. Mais Eva Maria, l'une de ses patientes, croit mordicus en son innocence et va mener l'enquête. 

Noeux dans le ventre

Cette spécialiste des volcans ne se remet pas de la disparition de sa fille, Stella, éliminée par la junte après le coup d'Etat de 1976. Boire l'aide à oublier, soutenir le Dr Puig aussi. A partir des enregistrements "sauvages" de ses dernières séances avec certains patients, plusieurs suspects émergent: Alicia, qui en veut aux femmes jeunes d'accaparer les hommes; Felipe, sbire de la junte à la terrible Ecole de la marine, où plus de 5000 personnes furent torturées; Miguel, pianiste brisé par les militaires. D'autres personnages entrent dans la danse. Peu à peu, Vittorio apparaît sous un nouveau jour, Lisandra également. Eva Maria doute, tergiverse, craint le pire. A raison: le pire est arrivé, mais ce n'est pas ce qu'elle croit. 

Un dénouement terrible qui éclaire le sens du titre à la toute fin du livre. Surprise totale. Noeuds dans le ventre assurés. On sait gré à Hélène Grémillon de nous avoir ferrés avec une telle maestria. 

La Garçonnière, par Hélène Grémillon. Flammarion, 356 p., 20 euros. 


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