Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Édith Piaf : un hymne à l'amour
À LA TV CE SOIR - Les hommes de sa vie servent de fil conducteur à ce beau portrait de France 3, diffusé ce lundi, qui mêle images d'archives et lettres de l'artiste
Édith Piaf, ce sont les hommes qui en parlent le mieux. Ceux qui ont marqué sa vie constituent le fil rouge de cet ambitieux documentaire, réalisé par Philippe Kohly, qui avait déjà évoqué Boris Vian à la faveur des cinquante ans de sa disparition, en 2009.
La môme Piaf s'est envolée en 1963. Parmi le déluge de livres et de disques consacrés à cette femme au destin singulier, ce film diffusé sur France 3 ne constitue pas la plus mauvaise manière de lui rendre hommage. Le titre, Édith Piaf amoureuse, est un peu racoleur, et l'angle peut faire peur: raconter la femme à travers ses histoires d'amour. Bien vite, les réserves s'envolent face à la rigueur du travail réalisé. On en vient à constater que relier la carrière de ce petit bout de femme aux figures masculines qui l'ont marquée est une entrée assez astucieuse, dans une vie dont on connaît le déroulé par cœur. A fortiori depuis le triomphe de La Môme, d'Olivier Dahan.
Marcel, Yves, Georges et les autres
Ils sont venus, ils sont tous là, ponctuant le film comme autant de chapitres d'une vie courte mais dense. Marcel Cerdan, Yves Montand, Georges Moustaki ou Théo Sarapo ont éclipsé, par leur popularité, des personnages dont l'influence sur la chanteuse sont incontestables. En offrant le même traitement à chacun d'entre eux, le documentaire rééquilibre la balance.
Jean-Louis Jaubert, chef de file des Compagnons de la chanson, disparu cette année, est cité pour son rôle décisif lorsqu'ils ont chanté ensemble Les Trois Cloches, air qui a permis à leurs carrières respectives de connaître le retentissement en Amérique.
Les images d'archives bouleversantes, racontent la déchéance progressive d'une femme qui ne s'est jamais économisée, tant sur le plan sentimental que physique. «J'ai toujours désobéi», affirme-t-elle à un journaliste qui lui demande si elle braverait une interdiction de chanter ordonnée par un médecin. Ses histoires d'amour malheureuses, Édith Piaf en a fait la matière première de ses chansons. C'est par la musique qu'elle y a survécu. Les douze chapitres de ce récit, de Raymond Asso, premier auteur, à Théo Sarapo, son dernier protégé, jalonnent les étapes artistiques d'un parcours en mouvement permanent.
Égérie de figures comme Asso, Paul Meurisse ou Henri Contet, Piaf devient Pygmalion à partir de sa rencontre avec Yves Montand. Comme pour mieux rembourser une dette à ceux qui l'ont fait progresser, elle a à cœur de pousser ses protégés à tenir le devant de la scène. Elle encourage ainsi Montand à jouer au cinéma sous la direction de Marcel Carné, et pousse Georges Moustaki et Charles Dumont, hommes de l'ombre, à s'imposer comme chanteurs.
Avant l'âge de 35 ans, elle est celle qui quitte les hommes. Passé cet âge, elle devient la femme que l'on abandonne. Loin de l'abattre, cela constitue le matériau de ses plus grands titres. L'Hymne à l'amour, chanté après la mort de Cerdan, ou Je ne regrette rien sont autant de phares dans une vie vouée au sentiment amoureux, tant avec le public qu'avec ses compagnons.
Bien avant la pipolisation, Piaf a allégrement mêlé les deux aspects de son existence, la part publique et la sphère privée, illustrant à quel point ces deux pôles de l'existence d'un artiste se nourrissent mutuellement. La vision de ce film la rend plus aimable encore. L'éclat des images et la vigueur du montage nous montrent une femme moderne, qui s'affranchit peu à peu des conventions.
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Édith Piaf : un hymne à l'amour
À LA TV CE SOIR - Les hommes de sa vie servent de fil conducteur à ce beau portrait de France 3, diffusé ce lundi, qui mêle images d'archives et lettres de l'artiste.
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