Le morceau est mélancolique… comme l'air de Bertrand Cantat dans la vidéo de son single Droit dans le soleil. L'ancien leader de Noir Désir y apparaît barbu, les yeux dans le vague et les traits tirés. Une guitare entre les mains, il est loin d'être dans la démonstration. Le clip a un simple jardin comme décor. Le titre, lui, n'est pas dépourvu de charme. Son rythme est lent, sans artifices. Peut-on interpréter les paroles? Sur ce premier morceau, elles brillent en tout cas par leur noirceur. «À la croisée des âmes sans sommeil/L'enfer est myope autant que le ciel/On t'avait dit que tout se paye/Regarde bien droit dans le ciel», chante Cantat, de sa voix identifiable entre toutes. Une composition écrite au Liban avec le metteur en scène Wajdi Mouawad que les internautes ont pu découvrir, lundi matin.

D'ores et déjà, les avis ne manquent pas. Dans nos colonnes, le directeur de la Musique sur France Inter Didier Varrod s'est exprimé en ces termes: «Il s'agit d'un titre calme et acoustique, aux accents poétiques, plus proche de Le vent nous porteraque de Tostaky, résume-t-il. L'interprétation de Cantat est très nuancée et la mélodie très addictive, même après deux écoutes seulement.» Ce n'est pas la première fois, en fait, que Bertrand Cantat sort de son silence. Dans les dernières années, on l'a entendu se produire avec des formations aussi différentes que Shaka Ponk, Eiffel ou Amadou et Mariam.

Du drame de Vilnius, survenu il y a dix ans, il ne sera pas question dans l'album Horizons, à paraître chez Barclay. Quoique… «Certains textes de ses chansons sont inspirés de son expérience personnelle et de sa vie», reconnaît, dans Le Figaro, le directeur-général du label, Olivier Caillart. La fin du suspense est prévue le 18 novembre. Une date qui, au départ, avait été fixée le 25 novembre… Un jour mal choisi. C'est en effet à cette date que se déroule la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes.