Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Jean d'Ormesson se confie sur sa maladie
Durant son cancer, Jean d'Ormesson n'a «jamais pensé à la mort», simplement à guérir. Crédits photo : Pixel Press/Masante Patrice/Pixel Press/ABACA
AUDIO - Invité au micro de RTL, l'académicien a parlé du cancer qu'il combat depuis le début de l'année.
Bernard Lehut, le chroniqueur littéraire de RTL, sait écouter et susciter les confidences. C'est sur la plus grande station de France, lors de la matinale, que Jean d'Ormesson a parlé pour la première fois de la maladie qui le ronge depuis le début de l'année: le cancer. Le journaliste s'est rendu chez l'académicien pour évoquer son nouveau roman Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit (Robert Laffont), puis très vite la conversation a dévié sur la maladie de l'écrivain.
Mais, comme le précise Laurent Bazin, animateur de la matinale, Jean d'Ormesson a décidé d'évoquer son cancer non pas pour parler de lui mais pour parler des autres, montrer que, même dans ces moments-là, il se considère comme un privilégié. «La leçon que ça m'a donné, c'est que j'ai senti à quel point j'étais privilégié. Les gens m'ont aidé. Ce n'est pas uniquement une question d'argent. Je pense à tous ces gens qui sont malades et qui ne connaissent personne, qui n'ont pas de soutien», a-t-il confié à Bernard Lehut.
Éternel optimiste, ses premières paroles furent: «Je n'ai jamais pensé à la mort. Je pensais simplement à guérir. J'ai mis toutes mes forces à guérir.» Jamais avare d'une citation, l'auteur de Dieu, sa vie, son œuvre a convoqué Vauvenargues: «Il est indigne des grandes âmes de faire part des troubles qu'elles éprouvent», et de souligner tout de suite qu'il ne se considère pas comme une grande âme, mais refuse cependant de se plaindre.
La force de l'amour
Qu'a-t-il appris sur lui-même, l'interroge le journaliste de RTL? «J'ai appris que l'homme était formidablement adaptable. Je me suis trouvé dans des situations où je n'aurais jamais cru que je pourrais survivre», répond Jean d'Ormesson en souriant. Et sur les autres, qu'a-t-il appris? «La force de l'amour. La force des sentiments les plus simples: la sympathie, l'amitié, l'altruisme… Des formes d'amour», dit-il, avec sa générosité légendaire en ajoutant un petit mot sur le livre de Matthieu Ricard, Plaidoyer pour l'altruisme.
À 88 ans, Jean d'Ormesson garde son enthousiasme intact, même dans les moments difficiles. Il rend hommage à l'hôpital français et à son personnel, il a répété à plusieurs reprises: «Ils ont été formidables.» Toujours avec le sourire, le regard bleu et éternellement charmeur, il a affirmé: «Je suis triste de quitter l'hôpital!» Quatre minutes d'interview qui disent tout de l'homme. Un document fort et émouvant.
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