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J'ai lu ce week-end:Rencontre avec Etienne Daho : « Je suis une machine qui crée de la musique en permanence »

Rencontre avec Etienne Daho : « Je suis une machine qui crée de la musique en permanence » Hedi Slimane

 

Rencontre avec Etienne Daho : « Je suis une machine qui crée de la musique en permanence »

Le magazine Obsession a choisi le chanteur Etienne Daho en couverture de son numéro d'octobre 2013. Extraits de la rencontre.

Un survivant. Il y a un peu plus d’un mois, Étienne Daho réchappait de justesse à la mort : une appendicite, transformée en péritonite puis en septicémie, a failli lui coûter la peau. « Ça s’est joué à une demi-heure près », assure son entourage. Une demi-heure, c’est-à-dire une toute petite longueur d’avance sur la vie : Étienne Daho, au fond, a construit toute sa carrière ainsi, en ayant le flair de toujours avancer vite afin d’éviter de tomber, de périr ou de se pétrifier en plein champ de bataille.

MIRACULÉ

Issu du microcosme de la pop française des années 1980, il fait figure de miraculé. Née du punk et de la new wave, entre Rennes et Paris, la scène hexagonale de ses débuts a fait ensuite les beaux jours du Top 50 eighties, avec ses gloires splendidement éphémères (Luna Parker, Graziella de Michele…), ses caricatures patentées (Guesch Patti, Desireless…) et ses quelques irréductibles (Jacno, Elli Medeiros, Daniel Darc et Taxi Girl). Mais aucun n’aura résisté au temps.

Certains reposent au cimetière des étoiles filantes, d’autres au cimetière tout court. Daho, dernier représentant de cette génération, se tient encore debout, persévérant dans son art : l’écriture ciselée de chansons pop. Pas sûr qu’il ait eu d’autre choix.

« Je suis une machine qui crée de la musique en permanence. C’est comme une turbine qui ne s’arrête jamais. Je n’y peux rien. C’est épuisant ! J’ai tout le temps une mélodie dans la tête, jour et nuit, de manière obsédante. »

Où qu’il se trouve, dès que quelques notes de musique résonnent, son cerveau ne peut s’empêcher de les disséquer. Une sorte de pathologie de l’auteur-compositeur.

« C’est plus fort que moi, j’analyse tout, même les pires morceaux. Si je suis invité à un dîner où l’on passe de la musique, je n’écoute plus que ça ; les conversations deviennent lointaines. Dans les taxis, je demande à ce qu’on arrête la radio. Par avance, je sais que s’il y a une merde qui passe, je l’aurai dans la tête toute la journée. Quand je suis en train de travailler sur un disque, ce genre de situation équivaut à un désastre. »

RATTRAPÉ PAR SON PASSÉ

À propos des Chansons de l’innocence, son nouvel album, Daho dit qu’il voulait « faire un disque de disco ! Son côté hédoniste me fait du bien. J’ai réécouté beaucoup les Bee Gees, Chic et puis Amanda Lear. Son album Sweet Revenge est fantastique ». Ces temps-ci, presque sans le vouloir, Daho est rattrapé par son passé. Depuis quelques années, une génération de groupes et chanteurs a surgi en France, se revendiquant plus ou moins explicitement de lui. Lescop, AV, Exotica… Autant d’enfants illégitimes dans lesquels le chanteur ne se retrouve guère – « les copies ne m’intéressent pas. Quand on a connu l’original, il n’y a aucun intérêt à écouter des redites ». Pour lui, surtout, rien ne semble vraiment dépasser l’époque qui l’a vu éclore (« esthétiquement et émotionnellement, c’est une période qui a contribué à ma construction »).

Dans le bouillonnement de la fin des années 1970, un groupe punk français a compté plus que tout :

« Les Stinky Toys étaient pour moi LE groupe français ultrachic. Leurs chansons étaient déchirantes, elles m’arrachaient le cœur. Pour les rencontrer, j’ai organisé un concert à Rennes, j’étais étudiant à la fac, et j’y ai laissé ma culotte. »

 

Retrouvez l'intégralité de la rencontre avec Etienne Daho dans le nouveau numéro d'"Obsession" octobre 2013,supplément style du "Nouvel Observateur", en kiosque le jeudi 26 septembre 2013.

Extraits de la rencontre. Texte de Joseph Ghosn et Olivier Wicker

Photographie : Hedi Slimane

http://obsession.nouvelobs.com/pop-life/20130925.OBS8337/rencontre-avec-etienne-daho-je-suis-une-machine-qui-cree-de-la-musique-en-permanence.html

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