Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

A Francfort, le message d'espoir du patron des éditions Penguin Random House

 

LE MONDE | 10.10.2013 à 15h25 • Mis à jour le 11.10.2013 à 09h18 | Par Alain Beuve-Méry

 

La plus grande foire de l'édition au monde se tient à Francfort jusqu'au 13 octobre.

La plus grande foire de l'édition au monde se tient à Francfort jusqu'au 13 octobre. | AP/Michael Probst

Francfort, envoyé spécial

Le Monde.fr a le plaisir de vous offrir la lecture de cet article habituellement réservé aux abonnés du Monde.fr. Profitez de tous les articles réservés du Monde.fr en vous abonnant à partir de 1€ / mois | Découvrez l'édition abonnés

C'est une véritable leçon d'optimisme que Markus Dohle, le président de Penguin Random House (PRH), a professprofessée, mercredi 9 octobre, lors de la plus grande foire de l'édition au monde qui se tient à Francfort jusqu'au 13 octobre. C'était sa première conférence de presse depuis la fusion - effective au 1er juillet - de deux des plus importantes maisons de littérature générale, Penguin, joyau du britannique Pearson, et Random House, filiale à 100 % du géant allemand des médias Bertelsmann.

"Nous croyons toujours dans le livre et nous allons continuer d'y investir, car c'est ce qu'il y a de mieux à faire", a expliqué M. Dohle, dont l'entreprise pèse 3 milliards d'euros. "Notre travail ne change pas. Les auteurs restent au coeur de notre métier", a-t-il ajouté, alors qu'une certaine morosité régnait dans les allées du plus important rendez-vous du secteur.

M. Dohle a rappelé que "80 % du chiffre d'affaires de l'édition provenait de l'écrit et 20 % du numérique". Les récentes évolutions du marché aux Etats-Unis montrent que "le numérique peut aller jusqu'à 40 % de part de marché, mais l'écrit en conserva 60 %", estime-t-il. Dans ces conditions, l'important, pour un groupe comme Penguin Random House, est de ne pas abandonner le livre physique, tout en investissant dans le numérique. "Penguin a déjà créé sa propre plate-forme d'autoédition qui draine beaucoup d'auteurs en herbe", a ajouté M. Dohle.

CHANGEMENT DE COMPORTEMENT

Alors que le célèbre agent américain Andrew Wylie avait exhorté, mardi 8 octobre, les éditeurs à "quitter Amazon", M. Dohle a au contraire expliqué qu'"il avait un immense respect pour l'innovation entrepreneuriale d'Amazon, notamment pour le système de la liseuse Kindle qui permet de lire beaucoup de livres ".

Le patron de PRH a aussi dit croire, à titre personnel, plus "à la coopération qu'à la confrontation", avec les nouveaux géants du livre numérique. Si la fusion Penguin Random House a eu lieu, c'est néanmoins pour lutter contre Amazon et le poids qu'il représente désormais dans le secteur du livre, au niveau mondial. Le distributeur américain réalise aux Etats-Unis un quart des ventes de livres physiques et 60 % des livres numériques. Au Royaume-Uni, 20 % des livres physiques sont vendus en ligne, et 90 % des e-books.

Pour Bertelsmann et Pearson, en se mariant, il s'agit aussi de s'adapter au changement de comportement des lecteurs qui migrent de plus en plus vers les écrans et le Web pour lire des romans, des essais, des bandes dessinées, etc.

PRH est une coentreprise détenue à 53 % par Bertelsmann et à 47 % par Pearson. Son quartier général reste établi à New York. Markus Dohle, patron de Random House depuis 2008, a été choisi pour diriger l'ensemble.

DES REGROUPEMENTS ET DES ALLIANCES

PRH est présente en Amérique latine, en Inde et en Chine. Elle pèse 25 % du marché du livre anglophone et publie plus 15 000 nouveaux titres par an. A la tête de 250 "imprints" ou maisons d'édition, comme Penguin, Bantam, Knopf, Pantheon, Doubleday, Dutton, le groupe emploie désormais plus de 10 000 personnes à travers le monde. Mais l'ambition est d'entretenir une proximité avec les écrivains, a rappelé M. Dohle, mercredi, car "les créateurs n'aiment pas ce qui est gros".

 Dans le même groupe, seront désormais rassemblés des auteurs de best-sellers comme la britannique E.L. James, rendue célèbre par sa trilogie érotique Cinquante nuances de Grey, vendue à plus de 70 millions d'exemplaires dans le monde. Il y aussi le multimillionnaire Dan Brown, auteur d'Inferno et du Da Vinci Code, le chef culinaire Jamie Oliver, star des livres de cuisine aux Etats-Unis, ou l'auteur de thriller, Harlan Coben...

A la suite de la création de PRH, les grands groupes d'édition généralistes sont passés de six à cinq en 2013. Outre PRH, il y a désormais Simon & Schuster (CBS), HarperCollins (NewsCorp), MacMillan (Holtzbrinck), et Hachette (Lagardère). D'autres regroupements ou alliances pourraient se produire dans les mois qui viennent, selon les experts.

Arnaud Nourry, PDG d'Hachette Livre, se tient prêt à faire des acquisitions dans les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) si des opportunités se présentent mais aussi dans tous les pays où Hachette n'est pas en situation de monopole. Le groupe français est numéro un dans l'Hexagone mais seulement cinquième aux Etats-Unis.

Maisons d'édition

Édition abonnés Contenu exclusif

http://www.lemonde.fr/technologies/article/2013/10/10/a-francfort-le-message-d-espoir-du-patron-des-editions-penguin-random-house_3493404_651865.html

Les commentaires sont fermés.