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Pochette de l’album d’Etienne Daho: une certaine vision de l’Eden

18/10/2013 | 09h40
 

Pour la pochette de son album, “Les Chansons de l’innocence retrouvée”, Etienne Daho pose accompagné d’une créature aux seins nus.

. Tombé pour le made in France

Qu’est-il arrivé à Etienne Daho ? Celui que tous les médias décrivent comme l’archétype du “dandy français” donnerait-il désormais dans le prétexte dénudé ? Une poitrine généreuse cache souvent une (ou des) histoire(s) fantasque(s) et pittoresque(s). Cette photo, prise par Richard Dumas (déjà à l’origine des très belles pochettes de Boire de Miossec et de L’Imprudence de Bashung), pourrait ainsi donner à voir les prémices d’un week-end de rencontres “coquines” sur une terre fertile. Elle pourrait tout aussi bien documenter l’entrée d’un certain jardin d’Eden, thème cher à Daho.

2. Cour de récréation

Cette photographie, Richard Dumas (qui, avant d’être photographe fut guitariste – c’est avec lui que Daho a réalisé ses premières maquettes en 1979) l’a prise à Ibiza il y a deux ans dans un hôtel “un peu perdu”. Dans la cour, cette jeune femme, “Salomé”, se pliait à l’exercice de la séance photo dévêtue pour un magazine. L’occasion de ce cliché pris rapidement, “pour le fun” et aussi vite oublié. Jusqu’à ce que les tirages ressortent pendant l’enregistrement du disque à Londres et que l’évidence vienne frapper Daho qui affirme aujourd’hui que “cette jeune femme symbolise à elle seule tous les personnages des chansons de l’album”.

3. Une Salomé qui fait tourner les têtes

Il est en effet question, dans le morceau qui donne son titre à l’album, d’une créature “perverse ou madone” fredonnant les chansons de l’innocence retrouvée. Le thème du jardin enclos (hortus conclusus) est traditionnellement attaché à la Vierge Marie mais quid de Salomé ? Figure mineure du Nouveau Testament, elle est la pécheresse qui réclame la décapitation de saint Jean-Baptiste comme on demande des frites à la cantine. Incarnation de la danse lubrique, prétexte misogyne, elle devient surtout au fil des siècles un sujet de prédilection pour les artistes – de Cranach l’Ancien (dont les célèbres Vénus au collier peuvent rappeler notre Salomé ici présente) à Oscar Wilde en passant par le Caravage. Et traînerait donc, ces derniers temps, du côté des Baléares.

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