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Donatello, Saint-Georges et le dragon(vu au Louvre jeudi dernier)

 

<i>Donatello Saint Georges et le dragon</i> (détail), de Donatello, vers 1417/

Donatello Saint Georges et le dragon (détail), de Donatello, vers 1417/ Crédits photo : © Lorenzo Mennonna, courtesy of Italian Ministry for Cultural Heritage and Activities

Le Louvre au cœur de la Renaissance

Le Hall Napoléon, sous la pyramide, accueille une exposition de sculptures dont le parcours a pour fil conducteur les chefs-d'œuvre de Donatello, mais également les sculptures de Ghiberti, Luca della Robbia, Michelozzo, Desiderio da Settignano ou Mino da Fiesole.

Source Figaroscope

Et si l'on avait trop aimé la Renaissance? Et si la période, sous le concert de louanges qu'elle occasionne depuis des siècles, avait fini par devenir floue? Le Louvre rouvre le dossier et reprend l'enquête de zéro.

Retour à Florence, en 1401 précisément. Quand on lance le grand concours pour la seconde porte du baptistère de Santa Maria del Fiore. C'est là, dans les reliefs ornant ces volets de bronze, que les motifs antiques réapparaissent. Une première depuis… les Romains! Cela tombe bien: la république florentine triomphe alors. Elle se veut nouvelle Rome; laquelle avait réalisé le rêve d'être une nouvelle Athènes… Ghiberti sera retenu tandis que Brunelleschi son principal rival se vengera en réussissant à bâtir le dôme de Santa Maria del Fiore. Soit une coupole encore plus monumentale que celle du panthéon d'Hadrien.

Ce ne sont donc pas les peintres qui constituent, en ce début du XVe siècle, la pointe de l'avant-garde. Plutôt les sculpteurs et les architectes. «Tous étaient des lettrés ou travaillaient étroitement avec des érudits. Ils avaient au moins quinze ans d'avance sur les autres artistes», précise Marc Bormand, responsable des sculptures au Louvre et commissaire de l'exposition sur cette formidable genèse avec la directrice du musée florentin du Bargello. Le secret de ces hommes de pierre? Ils vivent longtemps et obtiennent les plus grosses commandes.

À travers dix sections on voit naître et se développer les caractéristiques propres à la modernité. On remarque comment les drapés gothiques, de cassant et stylisés, deviennent plus réalistes et laissent deviner les corps. Les visages aussi gagnent une force expressive inédite.

Ailleurs, on assiste à la transformation des Vérités ailées en anges chrétiens. On constate la remise au goût du jour des spiritelli, ces poupons dodus, vecteurs des sentiments. Ils proliféraient sur les sarcophages. Ils vont bientôt voleter un peu partout dans la péninsule puis en Europe sous la forme de putti et d'angelots.

Sacré et profane

Dans les bas-reliefs est mise au point la perspective linéaire, codifiée par Alberti, en 1435. Et aussi la perspective atmosp­hérique chère à un certain Léonard de Vinci, artiste de la génération suivante. La prédelle de Saint Georges et le dragon, de­ ­Donatello, a fait le voyage. C'est un chef-d'œuvre absolu puisqu'elle mêle, dès 1417, ces deux types de construction. On doit également à Donatello d'avoir retrouvé le secret des bronzes géants, notamment les statues équestres.

<i>Vierge à l'Enfant,</i>(détail) de Luca della Robbia, vers 1400.

Vierge à l'Enfant,(détail) de Luca della Robbia, vers 1400. Crédits photo : © The Metropolitan Museum of Art, Dist. RMN-Grand Palais / image of the MMA/www.scalarchives.com

D'autres techniques révolutionnaires connaissent une fortune rapide, telle celle de la terre cuite émaillée où s'illustre Luca della Robbia. Le blanc laiteux obtenu ressemble à celui du marbre de Carrare et s'avère bien moins cher. Mieux, les productions peuvent être polychromes. C'est ainsi que les Vierge à l'Enfant, aux doux regards et aux jeux de mains complexes, rivalisent de tendresse. Et que les façades comme les intérieurs des palais, des églises, des confréries et des hospices florentins se mettent à resplendir de mille couleurs.

Rien ne semble de trop pour les hauts personnages de la cité toscane, commerçants, banquiers, ecclésiastiques. D'où l'efflorescence de magnifiques bustes, qui allient miraculeusement réalisme et idéalisme, sacré et profane. Bientôt les Strozzi et, plus encore les Médicis, prendront le pouvoir sur la ville et sur ses arts. La Renaissance prendra un autre visage. Elle aura déjà gagné Rome, ainsi qu'une bonne partie de l'Italie du Nord. Bientôt elle passera les Alpes, arrivera à Blois, à Fontainebleau… L'élan donné à Florence l'a été une fois pour toutes.

Le Printemps de la Renaissance,: la sculpture et les arts à Florence, 1400-1460, Louvre, Hall Napoléon. Tél.: 01 40 20 50 50. Horaire: Lun., jeu., sam., dim., de 9 h à 18 h, jq 21 h mer. et ven .Jusqu'au 6 janvier. Cat.: Louvre/Officina Libraria 400 p., 45 €.

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