Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
En 2014, les expositions parient sur la découverte
Dans la programmation artistique de cette rentrée, « La Croix » a sélectionné quelques propositions innovantes.
5/1/14 - 17 H 36
Paris à la Belle Epoque
L’exposition nous a séduits cet été au Musée de la civilisation à Québec. Pour sa présentation parisienne, Christophe Leribault, directeur du Musée du Petit Palais, promet de l’étoffer encore avec des pièces de mode ou d’art décoratif dans une scénographie spectaculaire. Elle se concentre sur la période 1900-1914 où, avant de basculer dans la Grande Guerre, Paris s’étourdit dans les plaisirs (ci-contre Le Bal blanc, de Joseph-Marius Avy, 1903). De l’Exposition universelle de 1900 au boom des théâtres, des cafés-concerts, des fêtes foraines et du cinéma, c’est la naissance d’une nouvelle société des loisirs. De nombreuses œuvres sortent des réserves des musées parisiens pour l’occasion, telles les monumentales Halles peintes par Léon Lhermitte, restaurées grâce au mécénat de Rungis.
« Paris 1900. La ville spectacle », au Petit Palais à Paris, du 2 avril au 17 août.
Fantastique Gustave Doré
Le Chat botté. (Musée D’ Orsay)
Ses illustrations de la Bible, de Dante ou des contes de Perrault (ici, Le Chat botté) ont fait rêver des milliers de lecteurs. Artiste éclectique, Gustave Doré a laissé aussi des caricatures drolatiques, des tableaux monumentaux, des sculptures méconnues que rassemblera une rétrospective au Musée d’Orsay, la première depuis trente ans. Au même moment, le Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg, ville natale de l’artiste, présentera six de ses livres illustrés. Les deux expositions exploreront aussi la postérité de Doré, dans la bande dessinée ou le cinéma.
« Gustave Doré. L’imaginaire au pouvoir ». Au Musée d’Orsay à Paris, du 18 février au 11 mai. Au Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg, du 21 février au 25 mai.
Robert Adams et Mathieu Pernot, la pertinence des images
Robert Adams, Longmont, Colorado, 1979. (R. Adams. Courtesy Fraenkel Gallery, San Francisco et M. Marks Gallery, New York)
L’exposition « L’endroit où nous vivons » va permettre de découvrir enfin en France l’œuvre de Robert Adams, qui suit depuis 1960 l’évolution des paysages de l’Ouest américain marqués par les activités humaines (ci-dessous Longmont, Colorado, 1979). Auteur de nombreux ouvrages, il participa à l’exposition « New Topographics » (1975), qui changea la façon d’aborder le paysage. Le Jeu de paume consacre aussi une rétrospective au Français Mathieu Pernot au parcours sans fautes, depuis ses premières séries sur la communauté gitane jusqu’à son dernier ouvrage L’Asile des photographies, prix Nadar 2013, dont La maison rouge expose les images (du 13 février au 11 mai, www.lamaisonrouge.org).
« Robert Adams. L’endroit où nous vivons » et « Mathieu Pernot. La traversée », au Jeu de paume, à Paris, du 11 février au 18 mai.
Meret Oppenheim, femme libre et surréaliste
"Le Couple", 1956. (ADAGP2014)
De la belle photographiée par Man Ray, le public connaît peu de chose, excepté son célèbre Déjeuner en fourrure, détournant une banale tasse avec son assiette en festin érotique. Pourtant Meret Oppenheim a laissé une œuvre aussi variée que riche. À travers 200 pièces, le Musée d’art moderne de Villeneuve d’Ascq dévoile ses autoportraits ambigus, son goût des métamorphoses, ses assemblages malicieux (ci-contre, Le Couple, 1956) mais aussi son intérêt pour la nature, partagé avec l’ami Hans Arp, et ses explorations de l’invisible, rêves ou brumes délicates… Un hommage attendu à cette égérie du féminisme, entouré d’œuvres de ses proches, de Giacometti à Duchamp.
« Meret Oppenheim. Rétrospective », au LaM de Villeneuve d’Ascq, du 15 février au 1er juin.
Bill Viola, vidéaste métaphysique
The Sleep of Reason (détail), 1988, installation vidéo sonore, en continu, Carnegie Museum, Pittsburgh, Etats-Unis. (Kira Perov)
Depuis quarante ans, cet Américain s’est imposé comme un des maîtres incontestés de l’art vidéo. Ses œuvres allient des références à de grands maîtres de la peinture (Bosch, Giotto…) ou à des épisodes bibliques comme le Déluge ou la Visitation, et des questionnements métaphysiques sur la douleur, le cycle de la vie et de la mort, l’invisible… Cette première rétrospective en France, riche d’une vingtaine d’œuvres sur plus de 30 écrans, permettra de mesurer l’évolution de sa création. Et de vérifier si la virtuosité de ses effets spéciaux, l’abus du ralenti ou le kitsch de certaines reconstitutions en costumes n’ont pas transformé sa profonde inspiration en maniérisme.
« Bill Viola », au Grand Palais à Paris, du 5 mars au 21 juillet.
Et aussi…
Denis Dailleux, Égypte, les martyrs de la révolution, à la galerie Fait & Cause à Paris, du 9 janvier au 1er mars.
Zurbaran au Palais des beaux-arts à Bruxelles, du 29 janvier au 25 mai.
Henri Cartier-Bresson, au Centre Pompidou à Paris, du 12 février au 9 juin.
Berlinde de Bruyckere et Philippe Vandenberg, à La maison rouge à Paris, du 13 février au 11 mai.
El Greco, au Museo de Santa Cruz à Tolède, du 14 mars au 22 juin, puis au Prado à Madrid.
Moi, Auguste, empereur de Rome, au Grand Palais à Paris, du 19 mars au 13 juillet.
Véronèse, à la National Gallery de Londres, du 19 mars au 15 juin.
Indiens des plaines, au Musée du Quai-Branly, du 8 avril au 20 juillet.
Georges de La Tour. Trois “nuits” pour une renaissance, au Musée des beaux-arts de Rennes, du 18 avril au 17 août.
Lucio Fontana. Rétrospective, au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, du 25 avril au 24 août.
Sabine Gignoux et Armelle Canitrot
5/1/14 - 17 H 36