Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Catégories : A voir, CE QUE J'AIME/QUI M'INTERESSE

Micha LAURY

micha, laury
Micha LAURY, "Fuck the art (Study for a Plaster cast"), 1967. Aquarelle, encore et crayon sur papier. 30 x 40 cm. Courtesy de l'artiste. © ADAGP, Paris 2014.
 

Micha LAURY
 
Du 18 janvier 2014 au 21 avril 2014
 

 

VERNISSAGE

Vendredi 17 janvier 2014 de 18 h à 20 h.


Micha Laury est un artiste autodidacte, né à Negba en Israël en 1946. Il passe la première partie de sa vie dans un kibboutz (lieu communautaire), d’où va émerger sa pratique artistique à la fin des années 1960. Il installe son premier atelier dans un bunker désaffecté, recherchant l’isolement propice à sa création, en marge de l’omniprésence militaire. Et c’est après avoir effectué son service militaire obligatoire, fait la guerre, qu’il s’installe à Tel-Aviv en 1971. Depuis 1974 c’est à Paris qu’il vit et poursuit son travail artistique.

Depuis le début de sa création, Micha Laury développe une pratique pluridisciplinaire, que ce soit du dessin, de la sculpture, des installations ou des performances. Il aborde la question de l’art à travers son expérience vécue, par exemple, sa vie dans un kibboutz, une blessure à la tête, ses expériences de combats et développe un regard particulier et personnel sur la question de la représentation et de l’organisation sociétal.

L'EXPÉRIENCE DE LA GUERRE

L’œuvre de Micha Laury a pour thème récurrent la guerre, en référence aux conflits dans cette région du monde auxquels il participe à plusieurs reprises. La guerre est une bataille qui fabrique des frontières et permet de maîtriser les territoires des voisins, tout en essayant de garder soi-même un maximum de liberté. C’est la guerre de l’espace.

Les limites de la liberté individuelle dans le collectif, dans la société civile, préoccupe l’artiste. Il a passé en tant que soldat, entre 1967 et 1973, de longs mois dans des buœnkers. Telle qu’une maison, un abri, une chambre obscure, le bunker est le lieu dans lequel on survit en attendant la fin des tirs. Une protection, une armure, un bouclier, une carapace. Dans les dessins de Micha Laury, la figure humaine est souvent placée dans des espaces intérieurs clos ou par opposition et comme pour accentuer l’effet de solitude et de peur, dans des espaces extérieurs vastes, sans repères architecturaux.

LE FAMILIER / L'INCONGRU

Que ce soit à travers le dessin ou la sculpture qu’il explore dès 1968, Micha Laury façonne son rapport au monde à travers un point de vue et une focale personnel. Il récupère des objets familiers, par exemple des éléments de mobiliers et de sanitaires hors d’usage : deux éviers placé l’un sur l’autre dessinent les contours d’un espace clos, un cube en métal dans un berceau ou une chaise mise à plat offrent un nouveau point de vue sur des objets communs. Les œuvres de Micha Laury, évocatrices de lieux de vie ou d’objets liés au quotidien, révèlent des formes isolées dans l’espace d’exposition et de la feuille. Semblant exister en autarcie, en dehors du temps, le familier se teinte d’une dimension oppressante, vertigineuse.

HABITER SON CORPS / HABITER UN LIEU

Les dessins de Micha Laury présentent des parties isolées du corps (bouche, oreille, cerveau…) ou d’un lieu (chaise, table, murs…). L’artiste articule ces parties avec ses propres règles et invente des liens particuliers entre corps et espace et ce qui les constitue. Le corps est aussi un espace à habiter. Micha Laury tente de mettre à jour des connexions qui vont faire écho aux questions inhérentes à l’organisation de nos sociétés (centres de décision, pouvoir, organes exécutifs, résistance, aliénation). Il questionne ainsi les règles imposées par l’extérieur, par la culture et les conventions.

À travers son œuvre, Micha Laury révèle que la manière dont on s’approprie l’espace est liée à la manière dont on est construit mentalement et socialement. L’espace habité est un signe de l’organisation sociale en même temps que cadre privilégié de l’intimité et de la pensée.

NE SOIS PAS UN SOLDAT EN CHOCOLAT !

Les mots et le langage sont d’une grande importance pour Micha Laury qui donne à ses œuvres des titres au fort pouvoir évocateur. Par exemple dans l’installation de 1969, "Don’t be a Chocolate solfier" (Ne sois pas un soldat en chocolat), composée d’une table sur laquelle est disposée une série de moulages de soldats en chocolat, l’artiste prélève dans le langage commun, une expression souvent prononcée dans l’armée pour humilier les soldats. Une façon pour l’artiste de dénoncer l’aberration et la banalisation de l’usage de mots violents.

Les dessins préparatoires des performances "War Invalid with Insulting" (Invalide de guerre avec insultant) ou "Window Display with Insulting Hands" (Fenêtre présentant des mains insultantes) ont des titres explicites et criant de réalisme, qui mettent en évidence certains comportements psychologiques et sociaux de l’être humain.


"Ce constructeur de territoires met simplement en lumière ce qu’il y a de plus refoulé : l’hypothèse qu’à des degrés divers nous sommes tous, dans le jeu du monde comme dans l’ordre tyrannique de la normalité, des corps complices ou des corps sacrifiés."

Anne Tronche, catalogue Micha Laury, "My Shadow Expands Trough the Mind Body Space of the Other", 1967 – 2013, p.18.


INFLUENCES DANS L'HISTOIRE DE L'ART

Marcel DUCHAMP (France, 1887 – 1968)

Il utilise des objets manufacturés pour faire œuvre. Mais à la différence des ready-made de Marcel Duchamp, les sculptures de Micha Laury possèdent une charge psychologique.

Jasper JOHNS (États-Unis, 1930)

Micha Laury découvre le travail de Jasper Johns grâce à un catalogue monographique de l’artiste qu’il étudie à la bibliothèque d’une galerie de Tel-Aviv. Pour Jasper Johns, il n’y a pas de différence fondamentale entre peinture, dessin ou objet, ce qui va conforter Micha Laury dans sa pratique pluridisciplinaire.

Joseph BEUYS (Allemagne, 1921 – 1986)

La rencontre avec Joseph Beuys va profondément marquer Micha Laury. La vision du monde de Beuys, selon laquelle l’art, la nature, la société et la science sont une seule et même entité faite de particularités qui s’influencent entre elles, va orienter l’art de Micha Laury et devenir un précepte de son travail.


ACTUELLEMENT...

Micha Laury, artiste contemporain collabore actuellement avec des chercheurs et des institutions en Israël engagés dans la recherche sur le cerveau. Pour ce nouveau projet, "Brain Installation (Work in Progress)", l’artiste s’inspire des réseaux neuronaux et de la dynamique de l’action du cerveau en créant une installation constituée de circuits électriques, d’éléments de verre et autres objets.

Cette exposition a également été présentée entre juin 2013 et janvier 2014 dans trois autres musées : Le Kunstmuseum Bochum et le Museum Goch en Allemagne, le Musée d’art au kibboutz Ein Harod en Israël. Présentée dans les espaces du Cabinet d’art graphique, l’exposition au Musée d’art moderne rassemble essentiellement des dessins de l’artiste.

Le site de l'artiste
www.michalaury.com


HORAIRES D'OUVERTURE AU PUBLIC // VISITES GUIDÉES // TARIFS


RENDEZ-VOUS AUTOUR DE L'EXPO

 

VISITES

Mardi 21 janvier // 18 h // Gratuit // Sur réservation
Visite enseignants

Mercredi 22 janvier // 14 h // Gratuit // Sur réservation
Visite enseignants

Jeudi 20 février // 14 h 30 // Gratuit // Sur réservation
Visite animateurs


L'EXPOSITION DANS LES SALLES DU MUSÉE

Un système de protection signale par une sonnerie toute personne s’approchant trop près des œuvres. Merci de vous tenir à une distance raisonnable des œuvres et des objets.


http://www.mam-st-etienne.fr/index.php?rubrique=30&exposition_id=262

Les commentaires sont fermés.