Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
La formidable collection Bruegel du Musée des Beaux-Arts de Vienne
« Le Portement de Croix » de Peter Bruegel l’Ancien fait partie d’un remarquable ensemble de peintures du maître conservé dans la capitale autrichienne.
27/12/11 - 17 H 21
« Le Portement de Croix impose son éblouissante virtuosité. Autour du minuscule Christ central, un monde s’affaire, cerné à gauche par l’arbre de vie et à droite par le gibet de mort ».
gauche du « Portement de Croix », le visiteur du Musée des Beaux-Arts de Vienne découvre un autre chef-d’œuvre de Bruegel : « La Tour de Babel » dont les pierres dorées se détachent sur un ciel ennuagé.
Non loin, dans la même salle, l’extraordinaire « Chasseurs dans la neige » où l’on entend crisser les pas dans la poudreuse, ou encore les « Jeux d’enfants » avec leur réjouissant désordre et leurs saynètes plus ou moins innocentes.
Style luxuriant et détaillé
La capitale autrichienne compte une quinzaine de tableaux du peintre brabançon né à Bruegel (d’où son nom) vers 1525. Ils figuraient déjà parmi les fleurons de la Galerie impériale devenue le Musée des Beaux-Arts. « La plus grande partie provient de la collection de l’empereur Rodolphe II, à Prague, et de celle de l’archiduc Léopold-Guillaume, à Bruxelles », nous dit Amédée Boinet dans son compte-rendu (pour la Bibliothèque de l’École des Chartes en 1911) d’un ouvrage sur ces Bruegel viennois publié un an plus tôt par Gustav Glück.
Les réseaux familiaux des Habsbourg, grands amateurs d’art, s’étendaient dans tout l’empire austro-hongrois mais aussi en Espagne, dont l’occupation en Flandre, entre le XVIe et le XVIIIe siècle, se lit dans maintes œuvres du peintre.
Ces œuvres témoignent du style luxuriant et détaillé propre à Bruegel mais aussi de la diversité de son inspiration. L’artiste puise aussi bien dans les sujets bibliques et de dévotion (Massacre des Innocents, Conversion de Paul…), les scènes de liesse populaire, l’illustration des proverbes ou celle des saisons.
Son pinceau fait se côtoyer les visages idéaux des grandes figures sacrées et les trognes plaisantes ou ridicules du petit peuple misérable et glouton. Le génie de Bruegel à structurer savamment ce qui semble anarchique à première vue tant de personnages, d’attitudes, de costumes et de mouvements ! – pour guider l’œil égaré du spectateur vers l’essentiel de chaque tableau.
Famille de peintres
À ce titre, « Le Portement de Croix » impose son éblouissante virtuosité. Autour du minuscule Christ central, un monde s’affaire, cerné à gauche par l’arbre de vie et à droite par le gibet de mort. Aussi loin que porte le regard, ce ne sont que symboles angoissants encore des gibets, des corbeaux et des soldats en chasse – mais aussi signes d’espoir, tels ces collines moutonnant et ces ramures verdoyant sous un ciel encore serein.
Peter Bruegel (1525-1569) dit l’Ancien (auteur du « Portement de Croix ») aura deux fils, tous deux peintres. L’aîné naît en 1564 et apparaît souvent sous le nom de Peter Bruegel le Jeune ou « d’Enfer ».
Le second, Jan Bruegel, naît en 1568. On le trouve souvent dénommé Jan Bruegel l’Ancien (à ne pas confondre avec son père Peter l’Ancien) ou « de Velours » pour honorer le brillant de sa palette. Il aura lui-même un fils peintre, Jan Bruegel, dit le Jeune (à ne pas confondre, donc, avec son oncle Peter le Jeune…).
EMMANUELLE GIULIANI
27/12/11 - 17 H 21