Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Pier Paolo Pasolini
est un écrivain, poète, journaliste, scénariste et réalisateur italien, né le 5 mars 1922 à Bologne et assassiné dans la nuit du 1er au 2 novembre 1975[1] sur la plage d'Ostie, à Rome.
Son œuvre artistique et intellectuelle, politiquement engagée, a marqué la critique, malgré une vie privée mouvementée. Doué d'éclectisme, il se distingue dans de nombreux domaines. Connu notamment pour son engagement à gauche, mais se situant toujours en dehors de l'institution, il est un observateur des transformations de la société italienne de l'après-guerre, et ce, jusqu'à sa mort en 1975. Son œuvre suscite souvent de fortes polémiques (comme à son dernier opus, Salò ou les 120 Journées de Sodome, sorti en salles l'année même de sa mort), et provoque des débats par la radicalité des idées qu'il y exprime. Il se montre très critique, en effet, envers la bourgeoisie et la société consumériste italienne alors émergente, prenant très tôt ses distances avec un certain esprit contestataire de 1968.
Avec plus de quatorze prix et neuf nominations, l'art cinématographique de Pier Paolo Pasolini s'impose dès 1962[2] avec notamment L'Évangile selon saint Matthieu, puis avec Les Contes de Canterbury.
La polémique des jeunes soixante-huitards
Après la bataille de Valle Giulia, conflit entre les jeunes et la police, où les étudiants occupent de manière préventive la faculté romaine d'architecture, Pasolini écrit le poème Il PCI ai giovani!![7]. Destiné à être publié dans le magazine Nuovi Argomenti, il sort sans préavis dans L'Espresso, déclenchant une violente polémique[réf. nécessaire]. Dans ce poème Pasolini s'insurge contre les jeunes contestataires, en affirmant que leur révolution est fausse et insincères, et qu'ils sont des jeunes conformistes, instruments de la nouvelle bourgeoisie : « J'ai passé ma vie à haïr les vieux bourgeois moralistes, il est donc normal que je doive haïr leurs enfants, aussi… La bourgeoisie met les barricades contre elle-même, les enfants à papa se révoltent contre leurs papas. La moitié des étudiants ne fait plus la Révolution mais la guerre civile. Ils sont des bourgeois tout comme leurs parents, ils ont un sens légalitaire de la vie, ils sont profondément conformistes. Pour nous, nés avec l'idée de la Révolution, il serait digne de rester fidèles à cet idéal[8]. »
Le poème est instrumentalisé par quelques-uns à leurs fins, non comprise par d'autres ; il est, encore aujourd'hui, très cité pour souligner des idées différentes, son auteur oublié[réf. nécessaire].
L'Espresso publie une table ronde quelques semaines après la publication du poème, table ronde à laquelle Pasolini participe[9].
La même année, Pasolini tourne La sequenza del fiore di carta avec Ninetto Davoli, sur la parabole évangélique du figuier stérile[10], qui sort l'année suivante, en 1969, en tant que troisième épisode du film La Contestation (Amore e rabbia).