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Gunnar Kvaran, commissaire de la Biennale de Lyon : “Il n’était pas question de faire une exposition historique

Arts et scènes | Le commissaire islandais de la Biennale de Lyon, qui ouvre ce jeudi 12 septembre 2013, l’assume : son exposition principale est subjective, ouverte à la jeune création internationale.

Le 12/09/2013 à 11h28
Propos recueillis par Yasmine Youssi

 Biennale de Lyon 2013. Thiago Martins de Melo. © Léa...

Biennale de Lyon 2013. Thiago Martins de Melo. © Léa Crespi pour Télérama

Gunnar Kvaran, le nouveau commissaire de la Biennale de Lyon est Islandais d’origine, et dirige un important musée d’art contemporain, l’Astrup Fearnley Museet d’Oslo. Ce superbe bâtiment en bois et verre, imaginé par Renzo Piano, abrite des tableaux éblouissants de Francis Bacon ou d’Anselm Kiefer, des œuvres dérangeantes de Robert Gober — qui n’aime rien tant que détourner des objets du quotidien —, des bouées tapageuses de Jeff Koons en forme de canard, des installations hantées par la mort et la maladie signées Damien Hirst. A cette collection permanente s’ajoutent les nombreuses expositions organisées par Kvaran qui, après avoir décortiqué les scènes chinoise et indienne, s’apprête à offrir cet automne un panorama de l’art brésilien d’aujourd’hui. C’est dire si l’exposition principale de la Biennale de Lyon, assumée comme très personnelle, ouverte à la jeune création internationale, s’annonce prometteuse.

 

>A lire, l'interview intégrale de Gunnar Kvaran dans Télérama Spécial Lyon,
en vente à partir de mercredi 18 septembre 2013 dans la région lyonnaise

 

Pourquoi avez-vous souhaité travailler sur le thème du récit visuel à la Biennale de Lyon ?

Les artistes racontent le monde, ses angoisses, ses fantasmes, mais ils sont conscients qu’il faut donner une certaine forme esthétique à leurs récits pour qu’ils nous parlent. Je remarque aussi que plus l’art contemporain est dématérialisé, conceptuel, tiré vers des inventions extra-picturales, plus nombreux encore sont les plasticiens qui se passionnent pour ces questions de structure narrative.


Comment avez-vous conçu l’exposition principale de la Biennale ?

Si l’histoire de l’art occidental depuis le Moyen Age est un perpétuel renouvellement des structures narratives, il n’était pas question de faire une exposition historique. J’ai donc choisi de parler à la première personne, et de concocter une sélection subjective, fondée sur mes connaissances et mon expérience professionnelle. Je l’ai ensuite organisée en trois actes. Le premier montre trois figures historiques majeures qui m’ont révélé le mécanisme des récits visuels dans l’art en général. Je connais chacun de ces artistes personnellement. A commencer par mon compatriote, le peintre Erró. En France, il est considéré comme un peintre politique. Or la grande qualité de son travail c’est d’avoir constamment réinventé sa façon d’articuler ses histoires. Deuxième figure, Yoko Ono. Artiste féministe par excellence, elle a eu un impact considérable sur l’art de la performance. Les siennes étaient toujours accompagnées d’instructions écrites qu’elle ou d’autres se devaient d’exécuter. Et enfin Alain Robbe-Grillet, dont les écrits m’ont procuré les outils intellectuels pour mener cette réflexion.

Qu’est-ce qui caractérise les jeunes artistes que vous présentez à la Biennale ?

Leur rapport au monde, à l’image et à l’autre a été transformé par Internet et les réseaux sociaux. On est partout et nulle part en même temps. Ce qui a désacralisé l’idée de nation. Ceux qui vivent sur notre continent se considèrent souvent d’abord comme Européens. Du coup, ils ne travaillent pas forcément dans leurs pays d’origine. Laure Prouvost habite à Londres, où elle a été nommée pour le Turner Prize. Antoine Catala est très en vue à New York, et n’a jamais été exposé en France. Cette expatriation est pour les artistes français totalement nouvelle. Cela ne veut pas dire que la culture française n’existe plus, mais les jeunes plasticiens vont au-delà de cette notion.

À voir
12e Biennale de Lyon
Jusqu’au 5 janvier église Saint-Just, Chaufferie de l’Antiquaille, Fondation Bullukian, La Sucrière et musée d’Art contemporain.

http://www.telerama.fr/scenes/gunnar-kvaran-commissaire-de-la-biennale-de-lyon,102166.php%23xtor=RSS-18

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