Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Napoléon: ultimes souvenirs de Sainte-Hélène
Le marché de la mémorabilia autour de Napoléon semble inépuisable.
Restés dans la famille d'Archambault, le valet de pied qui assista l'Empereur dans ses derniers soupirs à Saint-Hélène, sa chemise et autres trophées sont à vendre le 23 mars chez Me Osenat à Fontainebleau.
Napoléon est vraiment un nom en or. Dans les greniers de tous ceux qui ont assisté l'Empereur dans ces derniers jours se cachent des trésors. Devant les prix atteints par le moindre bout de mouchoir, de chemise ou de lettre, les héritiers de ces familles n'hésitent plus à les vendre. C'est ainsi qu'il y a quelques semaines, une personne inconnue des fichiers de l'étude Osenat à Fontainebleau, est venu incognito avec son petit coffre en bois rempli de souvenirs de l'empereur qui était conservé dans un village reculé de la Corse. Les objets n'ont jamais quitté leur cachette. Le marché de la mémorabilia autour de Napoléon semble inépuisable, sans limite avec, à chaque saison, des inédits à vendre que l'on ne soupçonnait plus.
C'est sans doute la chemise que Napoléon portait lorsqu'il prononça ses derniers mots ‘‘France! Mon fils! Armée!'', dans la nuit du 4 au 5 mai. Crédits photo : BURY MICHEL
Quelle heureuse surprise pour Jean-Pierre Osenat qui a fait de Napoléon l'une de ses principales spécialités avec deux ventes, voire plus par an, à deux pas du château. Là même où l'empereur fit ses adieux sur lesquels l'historien Thierry Lentz vient de lever le voile dans un nouvel ouvrage, en s'appuyant sur des sources inédites ou négligées, pour démonter le mythe qui, depuis deux siècles, présente l'Empereur comme étant un homme presque contraint par la force à signer l'acte de renonciation au trône.
Dans ce contexte d'excitation historique, décuplée avec l'arrivée de toutes les célébrations des armées françaises et, surtout celle de la bataille de Waterloo, le 18 juin 1815, cette vente sera assurément un événement le 23 mars. Un nouveau pas vers des sommets pour les chemises, manches, bandelettes et autres humbles effets personnels portés par l'empereur déchu la veille et le jour de sa mort sur l'île de Sainte-Hélène, et rassemblés pieusement par son fidèle valet de pied. Ce dernier s'était empressé de ramener ce qu'il pouvait de ces souvenirs de captivité dans l'île britannique au lendemain de la mort de son héros le 5 mais 1821. Pour son fidèle dévouement, il n'avait pas été oublié dans le testament de Napoléon qui lui avait légué 50 000 francs.
Mais qui était donc Achille Thomas Archambault? Né le 13 octobre 1792 à Fontainebleau. Il fut confié jeune, avec son frère Joseph, à l'hospice du Mont Pierreux, à Fontainebleau. C'est sans doute vers 1807, qu'ils furent employés par l'Empereur et l'Impératrice au service des chevaux, le métier de leur grand père, postillon, n'étant sans doute pas étranger à cette voie. À l'île d'Elbe, Archambault, qui a insisté pour l'accompagner en exil, est un des valets de pied de l'Empereur et son cochet préféré. Archambault est le fidèle d'entre les fidèles qui l'assistera jusque dans son agonie. C'est «le seul qui pleure» pendant l'autopsie selon des témoignages britanniques, souligne Me Osenat. C'est aussi Archambault qui soutient la tête du défunt pendant la prise d'empreinte du masque mortuaire.
Voilà donc un formidable pedigree pour cette vente. En 1921, la collection d'Achille Archambault a été présentée au château de la Malmaison, près de Paris. Puis en 1924, une partie a été vendue aux enchères à Drouot. La Malmaison a acheté des pièces, notamment la chemise que portait Napoléon le 5 mai au matin.
Deux mouchoirs, un coupe-papier, une fine canne...
Le lot phare de la vente du 23 mars est une chemise en batiste, étoffe de coton finement tissée, portée par Napoléon le 4 mai 1821 à la veille de sa mort. Elle est estimée 30.000 à 40.000 euros et porte le célèbre chiffre «N» de Napoléon. L'expert indique qu'«elle comporte des rousseurs, de petites reprises et une large trace probablement de sudation à la pointe de l'encolure, pouvant prouver la souffrance du malade». Une précision qui ne fait qu'augmenter l'excitation dÙes futurs acquéreurs. La chemise est accompagnée d'un billet manuscrit de la main d'Archambault, cousu sur un côté. «C'est sans doute la chemise que Napoléon portait lorsqu'il prononça ses derniers mots ''France! Mon fils! Armée!'', dans la nuit du 4 au 5 mai» ajoute Jean-Pierre Osenat.
Parmi les autres vedettes: les manches de la dernière chemise que portait Napoléon au moment de sa mort le 5 mai en fin d'après-midi (8000 à 10.000 euros), mais aussi des bandelettes en batiste, sans doute découpées dans une chemise. Selon Archambault, elles auraient servi à l'empereur pendant sa maladie à Sainte-Hélène, car à partir du 21 avril 1821, l'ex-Empereur éprouve des fièvres continuelles qui déclenchent sueurs, hallucinations et délires. Le 3 ma,i les symptômes s'aggravent. Ces compresses auraient pu servir à éponger ou rafraîchir le front de Napoléon. Ce sont 16 centimètres estimé 3000 à 5000 euros. Deux mouchoirs, un coupe-papier et la fine canne à pommeau en ivoire qui a servi à ses promenades, complètent l'ensemble. À ce degré de mémorabilia, certains pourront dire que l'on touche au sordide. Mais tout ce qui est estampillé Napoléon n'a pas de prix
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Napoléon: ultimes souvenirs de Sainte-Hélène
Restés dans la famille d'Archambault, le valet de pied qui assista l'Empereur dans ses derniers soupirs à Saint-Hélène, sa chemise et autres trophées sont à vendre le 23 mars chez Me Osenat à Fontainebleau.
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