Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Château-Lagrange,sous influence japonaise

Publié le 20/03/2014 par
Château Lagrange, 30 ans d'influence japonaise
Photo : Château Lagrange



En savoir plus : http://avis-vin.lefigaro.fr/connaitre-deguster/o111126-chateau-lagrange-30-ans-d-influence-japonaise#ixzz2wgNXuyFl

Le château Lagrange a été acheté en 1983 par le groupe nippon Suntory, le plus ancien fabricant et distributeur de boissons alcoolisées du Japon, qui en a fait une valeur sûre de Saint-Julien

Le château Lagrange, dont le nom n’a rien à voir avec le célèbre mathématicien mais doit être beaucoup plus pragmatique en raison de l’existence d’une grange, est connu depuis le 17e siècle et même plus loin, en 1289 avec un ordre religieux qui possédait un hôpital sur la propriété. Il est situé à la limite ouest de Saint-Julien près du château Gruaud-Larose. Dès 1787, Thomas Jefferson l’avait classé sous le nom d’Arboete au rang de troisième cru. Le château a pris un essor significatif avec son achat en 1824 par le comte Charles Marie Tanneguy Duchâtel à John Lewis Brown qui possédait aussi Cantenac-Brown. Le comte qui allait devenir le ministre de l’intérieur entre 1840 et 1848 de Louis-Philippe après avoir été plusieurs fois ministre avant, a laissé la gestion quotidienne à son régisseur Gallos qui était aussi celui de Mouton-Rothschild.

Avec l’aide de son efficace régisseur, le comte s’est lancé dans une politique d’achat des parcelles, il en a plus que doublé la surface, et surtout dans un assainissement général du vignoble en installant un drainage, ce qui s’est révélé très efficace ; il a aussi créé des installations techniques performantes. En 1855, le château a été classé au troisième niveau et Mouton-Rothschild premier des seconds crus. Au décès du comte en 1867, le château dépassait les 300 ha. La succession a été assurée brièvement par sa veuve puis son fils avant d’être vendu en 1875. La famille acheteuse de Muicy Louys a subi la terrible crise du phylloxera et le château s’est mis à péricliter. Les divers propriétaires ont vendu des parcelles, 32 ha à Jean-Eugène Borie en 1970, d’autres ont constitué Gloria d’Henri Martin.

En 1983, la famille Cendoya qui possédait le château depuis 1925, l’a vendu au groupe japonais Suntory alors qu’il ne restait plus que 56 ha de plantés sur les 157 ha. Suntory est le plus ancien fabricant et distributeur de boissons alcoolisées au Japon (1899). Sur les conseils de Michel Delon du château Léoville-Las-Cases, est engagé un nouveau directeur, Marcel Ducasse. Le professeur Emile Peynaud est aussi intervenu pendant les six premières années. Marcel Ducasse a pris sa retraite en 2007 et il avait été remplacé par Bruno Eymard qui a géré le château jusqu’à fin 2013. Le nouveau directeur général est Mathieu Bordes.

Une rénovation spectaculaire

Sous l’impulsion de Marcel Ducasse, le groupe japonais s’est lancé dans une spectaculaire rénovation et le château a repris l'avance technologique qu’il avait au temps du comte Duchâtel. D’ailleurs un trieur optique est à l’œuvre depuis quatre millésimes et le château emploie en permanence plusieurs stagiaires de la Faculté d’œnologie de Bordeaux. De nouvelles cuves permettent de mieux affiner le parcellaire qui a été redécoupé. La qualité des vins a bondi de façon remarquable. Dès le millésime 1985, puis 1986, les vins qui étaient avant de piètre qualité, ont repris leur niveau comme la démontré la dégustation organisée début 2014 au château. Les 1989, 1990, 1995 et 1996 sont aussi de superbes jalons. Aujourd’hui, 115 ha sont plantés, l’encépagement qui a beaucoup évolué depuis 1983 est constitué de 65% de cabernet-sauvignon, 28% merlot et 7% de petit verdot. Le château produit, bon an, mal an, 300 000 bouteilles de grand vin et près de 500 000 bouteilles de second vin, créé pour la première fois en 1985, les Fiefs de Lagrange, et qui jouit d’une belle réputation. Le château produit aussi depuis 1997 un peu de vin blanc sur 4 ha, les Arums de Lagrange, avec 60% de sauvignon blanc, 30% de sémillon et 10% de muscadelle.

Le vignoble, d’un seul tenant, est entièrement situé sur l’appellation Saint-Julien sur un plateau de graves de l’ère du Gunz qui sont parfaites pour le cabernet-sauvignon. Le vignoble qui était auparavant majoritairement planté en merlot, a été peu à peu rééquilibré. Le cabernet franc, toujours très mince dans ce type de terroir a été entièrement éliminé. Avec le réchauffement, le petit verdot qui comme son nom l‘indique avait toujours du mal à mûrir, a trouvé sa place. Les vendanges sont maintenant effectuées selon la division parcellaire, les vins sont vinifiés très classiquement et élevés en fût dont environ 60% sont neufs pour le grand vin, 20% pour le second vin et 80% pour le vin blanc.

Les vins du château Lagrange sont d’une belle régularité, grand vin comme second vin. Les "petits" millésimes, s’ils sont moins denses, sont toujours bien réussis et les grands millésimes méritent une bonne dizaine d’années de garde pour trouver leur équilibre. Leur tenue dans le temps est superbe. En bref, le château Lagrange est une valeur sûre de Saint-Julien.

Dégustation verticale de 1985 à 2012 : les commentaires de Bernard Burtschy



En savoir plus : http://avis-vin.lefigaro.fr/connaitre-deguster/o111126-chateau-lagrange-30-ans-d-influence-japonaise#ixzz2wgNcZdPu

Les commentaires sont fermés.