Cette oeuvre lumineuse, du peintre humaniste Sandro Botticelli, est peut-être l’une des plus célèbres de l’histoire de la peinture. Et pourtant, il n’existe aucun document d’époque ni dessins préparatoires de cette allégorie mythologique, évoquée pour la première fois au XVIe siècle par Giorgio Vasari qui la signale dans la villa des Médicis de Castello au côté du Printemps du même Botticelli. La villa était alors la propriété de Cosme Ier (1519-1574) qui peut avoir acheté le tableau ou l’avoir reçu en héritage de ses ancêtres de la branche cadette de la famille Médicis. Parmi eux, Laurent di Pierfrancesco, collectionneur raffiné, cousin de Laurent le Magnifique (1449-1492) et propriétaire du Printemps en son temps, pourrait avoir également commandé à Botticelli La Naissance de Vénus pour la décoration de sa villa de campagne. La représentation suit de près un passage célèbre des Stances de l’humaniste Agnolo Poliziano (Ange Politien), poète favori de Laurent le Magnifique et précepteur de ses enfants. Pour certains historiens de l’art, elle n’illustrerait pas vraiment la naissance de la déesse surgie des ondes marines (comme l’indique le titre donné au tableau au XIXe siècle), mais plutôt son arrivée légendaire, après sa naissance, sur l’île de Chypre.

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