Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Comment Hidalgo peut gagner Paris avec moins de voix que NKM
Anne Hidalgo et Nathalie Kosciusko-Morizet, candidates à la mairie de paris. Crédits photo : PATRICK KOVARIKKENZO TRIBOUILLARD/AFP
Donnée battue dans les XIIe et XIVe arrondissements, Nathalie Kosciusko-Morizet pourrait perdre la mairie de Paris, même si elle remportait la majorité des suffrages exprimés. Explications.
Nathalie Kosciusko-Morizet affiche une légère avance sur sa rivale de gauche, qui reste cependant favorite. Mais la candidate UMP pourrait perdre la mairie de Paris, quand bien même elle aurait obtenu la majorité des suffrages exprimés. Une spécificité due au mode de scrutin en vigueur à Paris - mais aussi à Marseille et à Lyon -, où l'élection est morcelée en deux étapes. Premièrement, on élit des conseillers dans chacun des vingt arrondissements. Puis dans un second temps, 163 élus sont désignés parmi eux pour siéger à Paris, et désigner le nouveau maire.
● Une circonscription morcelée en vingt arrondissements
La commune de Paris n'est pas une circonscription unique. Elle est morcelée en secteurs électoraux, qui correspondent aux arrondissements. Les Parisiens ne votent donc pas pour une seule liste à l'échelle de la ville, mais pour des listes propres à chaque arrondissement, selon les règles en vigueur pour les communes de plus de 1000 habitants: dans chaque mairie d'arrondissement, la liste qui obtient la majorité absolue au premier tour, ou celle qui arrive en tête au second tour remporte la moitié des sièges. Le reste est partagé à la proportionnelle entre toutes les listes qui ont obtenu 5% au moins, y compris celle arrivée en tête.
Par exemple, dans le XVIe arrondissement où Claude Goasguen a été réélu au premier tour avec 65% des voix, sa liste UMP-UDI-MoDem devrait remporter d'office 13 des 26 sièges du conseil d'arrondissement. Puis le reste des sièges se répartira de manière proportionnelle entre toutes les listes qui ont obtenu plus de 5% des voix, y compris celle de droite qui est arrivée en tête. Au final, la liste de Claude Goasguen devrait donc obtenir près de 19 sièges, quand celle du socialiste Thomas Lauret (13%), arrivé en deuxième position, n'en obtiendra pas plus de trois. Il y a donc une forte prime majoritaire qui donne une avance confortable au vainqueur.
● Le XIIe et le XIVe, des arrondissements clés acquis à la gauche
Ce mode de scrutin donne un poids important aux arrondissements les plus peuplés, comme le XVe, qui compte 36 conseillers d'arrondissement, ou le XVIIIe, qui en compte 30. Mais ces deux arrondissements sont traditionnellement acquis respectivement à la droite et à la gauche. Par contre, le XIIe et le XIVe arrondissement, qui comptent chacun 30 sièges, sont considérés comme des circonscriptions clés à gagner pour remporter la mairie de Paris. Or les listes socialistes sont données en tête dans les deux.
● Un mode de scrutin controversé
Par ce mode de scrutin, le candidat qui a remporté le plus d'arrondissements est élu maire de Paris, même s'il n'a pas obtenu le plus grand nombre de suffrages au total. Par exemple, Bertrand Delanoë a remporté la mairie en 2001 alors que la droite était majoritaire en nombre de voix. La même année, Gérard Collomb a été élu dans les mêmes conditions à Lyon. Ce mode de scrutin peut donc poser des problèmes de représentativité démocratique. Par ailleurs, les conditions dans lesquelles ces règles ont été adoptées sont régulièrement critiquées. Elles ont été mises en place en 1982 par Gaston Defferre, alors ministre de l'Intérieur… et candidat à sa propre réélection à Marseille. Ce qui pose un problème de conflit d'intérêts.
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